Les mines: un enjeu pour l’eau au Québec

L’exploitation minière est une industrie importante au Québec, qui s’est indéniablement imposée dans l’histoire de la province. Les activités de cette industrie génèrent cependant souvent des impacts néfastes et irréversibles sur l’eau et les écosystèmes du territoire.  

Historiquement, les conséquences d’un tel “développement” se sont surtout concentrées dans les régions éloignées. Depuis peu, l’attrait relativement nouveau de ce que le pouvoir en place nomme “minéraux critiques et stratégiques” a relancé les activités d’exploration minière en quête d’or, de lithium de graphite et d’autres minéraux visant à répondre à la demande croissante. Ainsi, depuis quelques années, c’est un réel boom d’exploration minière que subissent la province et les populations qui l’habitent, et ce, notamment dans le sud du Québec, soit dans des régions historiquement peu concernées par l’exploitation minière. 

On assiste ainsi à une prise de conscience rapide quant aux enjeux liés à cette industrie, car toutes les régions du Québec sont désormais confrontées, ou à risque de l’être, aux impacts des activités minières. S’ajoutent les difficultés d’administration responsable du territoire que l’acquisition de titres d’exploration (claims) amènent – ces derniers ayant préséance sur tout autre usage du territoire. 

Nous avons de ce fait, collectivement, un grand rôle à jouer face à cette industrie. Il est de plus en plus impératif, dans un premier temps, d’assurer une surveillance des activités des minières afin d’en dénoncer les largesses d’action et les impacts, notamment sur l’eau douce. À cet effet, l’équipe d’Eau Secours, comme plusieurs de nos alliéEs, participe  activement aux consultations de nos gouvernements sur les projets proposés. L’un des exemple les plus révélateurs, tant des impacts des projets miniers sur l’eau, que de l’importance d’assurer une vigie constante, est le projet de Minerai de fer Québec, à la mine Bloom, qui vise  détruire près de 160 hectares de lacs et de cours d’eau pour stocker les résidus de sa mine à ciel ouvert. D’ailleurs, malgré une opposition massive à ce projet et un rapport du BAPE au ton défavorable à sa réalisation, ce projet a été autorisé par notre gouvernement. Dans un cas aussi catastrophique que celui-là, la mobilisation et les dénonciations citoyennes s’imposent et deviennent nos seuls et meilleurs outils de protection de notre bien commun : l’eau qui abreuve le territoire qui nous héberge.

Face à l’importance d’adresser ces enjeux, Eau Secours travaille de concert avec la Coalition Québec meilleure mine (QMM) et ses nombreux membres et partenaires afin d’exercer une pression constante sur nos gouvernements, et ce, dans le but d’améliorer le cadre législatif entourant les activités minières. C’est avec cet objectif en tête que nous militons pour une réforme de la désuète Loi sur les Mines, pour une meilleure consultation et une implication accrue des populations locales dans les décisions dirigeant cette industrie et pour un plus grand respect des droits de ces gens qui habitent le territoire. Les populations locales et impactées par le développement de la filière minérale méritent davantage d’écoute et de considération dans la prise de décisions touchant à l’utilisation du territoire qui les héberge. 

Un guide pour appuyer la population

Finalement, Eau Secours désire appuyer massivement les groupes citoyens qui militent et s’organisent pour protéger l’eau et pour faire valoir leurs besoins et intérêts face à l’industrie minière. C’est dans cette optique que nous avons conçu, en collaboration avec la Coalition QMM et MiningWatch Canada, et avec le support de nombreux groupes dont le Western Mining Action Network (WMAN), le Regroupement Vigilance Mines de l’Abitibi-Témiscamingue (REVIMAT) et la coalition Québécoise des Lacs Incompatibles avec l’Activité Minière (QLAIM), un guide citoyen afin de soutenir l’action citoyenne.