Milieux humides

quenouille

En plus de représenter des habitats pour une faune et une flore extraordinaires, les milieux humides constituent d’importants régulateurs dans tous systèmes hydrologiques. Agissant comme une éponge, ils réduisent l’écoulement de l’eau lors des grandes pluies ce qui limite les risques d’inondations.  Grand réservoir d’eau, les milieux humides alimentent les aquifères et assurent la recharge graduelle des nappes phréatiques. En période de sécheresse, ce mécanisme naturel permet aux puits d'eau potable de ne pas s’assécher tout en permettant aux agriculteurs d’irriguer leurs cultures sans craindre une pénurie d’eau.

 

En plus de tous ces bénéfices, les plantes qui trouvent refuge dans les milieux humides agissent comme un véritable filtreur. Elles peuvent en effet capter environ 70% des matières en suspension présentes dans l'eau. Elles se nourrissent d’éléments chimiques comme le phosphore et l’azote et absorbent dans leurs racines des polluants tels des pesticides et des métaux lourds. Leur capacité de filtration est si importante qu’une dizaine d'hectares de milieux humides possèderait la même capacité de filtration et d'épuration qu'une usine de traitement des eaux usées.

 

Au Québec, les milieux humides sont malheureusement, et malgré tout, totalement dépourvus d’intérêt pour le monde politique et économique. La majorité des milieux humides dans le sud du Québec ont été détruits à des fins de développement routier, industriel, résidentiel ou agricole. Certains estiment qu’entre 40 % et 80 % de la superficie des milieux humides aurait disparu depuis la fondation de la Nouvelle-France. À Laval, 50 % des milieux humides ont disparu en 10 ans. Dans la grande région de Montréal, c’est plutôt 85 % de cette superficie qui a été saccagée. 

 

Dans ces circonstances, il est permis d’espérer des lois de plus en plus contraignantes et des sanctions de plus en plus sévères. Mais non! Les certificats d’autorisation pour la destruction des milieux humides par le Gouvernement du Québec continuent d’être émis en grand nombre. Malgré l’application de la réglementation, les sanctions pécuniaires demeurent minimes au point d’être ridicules pour les développeurs aux reins financiers plus que solides.