Contamination

ICONS-02

Les cas de contamination des sources d’eau potable sont nombreux au Québec. Les enjeux de la qualité de l’eau de consommation sur la santé publique sont par ailleurs de plus en plus documentés. Les rejets d’eaux usées municipales et industrielles, les lixiviats des sites d’enfouissement légaux et illégaux, les déversements accidentels ou non d’hydrocarbures ou autres matières toxiques, l’épandage des boues d’épuration dans les champs, la panoplie de produits chimiques utilisés en agriculture, le plomb dans les infrastructures de distribution de l’eau potable ou les simples gestes quotidiens de l’Homme ne sont malheureusement que quelques exemples des risques de contamination.

 

La contamination de l’eau souterraine à Shannon par le TCE, un solvant utilisé sur la base militaire de Valcartier est fort probablement l’une des histoires les plus connues du Québec. Dès les années 50, les travailleurs de l’usine de fabrication de munitions utilisaient le solvant en grande quantité pour nettoyer les équipements. Après utilisation, la substance chimique était déversée au sol. C’est ainsi que la nappe phréatique et les puits d’eau potable d’une partie de la municipalité de Shannon ont été contaminés, favorisant le développement de cancers chez plus de 200 citoyens de cette petite communauté.

 

L’exposition au plomb par le biais de la consommation d’eau potable dans les écoles est un autre enjeu d’actualité au Québec. En 2019, Michel Sauvé, un agronome de formation, a demandé aux enfants d’une vingtaine d’établissements scolaires de procéder à un échantillonnage dans des bouteilles. Suite à des analyses, il a réussi à démontrer que le quart des écoles n’étaient pas à des normes acceptables, ce qui mettait à risque le développement intellectuel des élèves. Dans la tourmente médiatique, le gouvernement a mis en place un plan d’action afin de solutionner cette problématique.

 

Parents de 4 enfants, David Roy et sa conjointe s’installent à Acton, une petite municipalité de la Montérégie. Rapidement, ils constatent des retards du développement dès le plus jeune âge chez leurs enfants. La maison de la famille Roy est alimentée à partir d’un puits privé. Après des mois de recherche, David s’est mis à douter de la qualité de son eau. Il a ressorti les résultats de l’analyse réalisée lorsqu’il a acheté la maison en 2003. La teneur du manganèse dans son puits était 14 fois plus élevée que le taux recommandé par Santé Canada. Le 9 décembre 2020, après des mois de lutte et de pression médiatique, David réussit à faire porter à l’Assemblée nationale du Québec le projet de Loi visant à fixer une norme pour la concentration maximale de manganèse dans l’eau potable.

 

La vigilance citoyenne est primordiale pour réduire les risques de contamination et les effets sur la santé publique. C’est pourquoi Eau Secours aide et soutient les individus comme les comités de citoyens qui souhaitent défendre la qualité de leur eau potable ou mettre en lumière des cas de contamination inconnus et/ou ignorés des autorités.