Stablex: un risque trop grand pour l'eau de la région?

Un projet d'enfouissement de déchets dangereux à Blainville menace l'eau, l'environnement et la santé de plusieurs communautés. 

Eau Secours et Action Environnement Basses-Laurentides (AEBL) ont rassemblés, ci-dessous, un éventail d’informations sur les impacts et risques pour l’eau douce du projet de réaménagement de la cellule numéro 6 de Stablex à Blainville. Tous les acteurs, tant locaux que provinciaux, trouveront ici des informations importantes qui peuvent les guider dans leurs actions et prises de décisions visant à protéger notre or bleu, notre ressource la plus vitale. Vous trouverez donc ci-dessous:
  1. des extraits de mémoires présentés au BAPE par différents groupes
  2. des extraits du rapport d’enquête du Ministère de l’environnement sur Stablex
  3. des cartes du projet et de la situation hydrographique de la région
  4. des liens vers d’autres ressources comme des articles de médias

1. Consultez les extraits de mémoires remis au BAPE

De nombreux groupes ce sont penchés sur les risques importants de ce projet d’enfouissement de déchets dangereux. Dans l’intérêt de faire connaître la multitude d’informations recueillies dans le cadre des consultations du BAPE, nous avons rassemblé, ci-dessous, plusieurs résumés de mémoires et rapports. Plusieurs craignent avec raison les impacts sur l’eau de la région et c’est d’ailleurs sur cet aspect que nous mettons l’accent dans le choix des extraits. 

Cliquez sur le nom du groupe ci-dessous pour faire apparaître l’extrait du mémoire. 

Fondé en 1997, Eau Secours a pour mission de promouvoir la protection et la gestion responsable de l’eau dans une perspective de santé environnementale, d’équité, d’accessibilité et de défense collective des droits de la population.

Extrait du mémoire:

Les eaux de surface, tels les lacs et cours d’eau en aval courent également le risque d’être affectés par cette contamination éventuelle. Il en va de même pour les sites où sont situées les prises d’eau pour la production de l’eau potable, dans la rivière des Milles-Îles et qui alimentent quatre villes, soit Sainte-Thérèse, Blainville, Boisbriand et Mirabel (secteurs Saint-Janvier et DomaineVert Nord et Sud) (Ville de Sainte-Thérèse, 2023). Cette eau alimente 120 000 personnes réparties entre ces quatre municipalités (Ville de Sainte-Thérèse, 2023), mais l’eau des Milles-Iles alimente aussi 320 000 personnes des autres municipalités sur le territoire du COBAMIL (COBAMIL, n.d.).

L’eau des cours d’eau des deux bassins versants affectés par le projet est déjà de mauvaise qualité pour de multiples raisons et l’objectif actuel, pour les populations desservies par ces sources d’eau, est d’améliorer cet aspect, non pas d’empirer cette situation à court, moyen ou à long terme. C’est non seulement important au regard du bien-être commun, de la santé de tout un chacun et de la sauvegarde de l’environnement, de la faune et de la flore, mais c’est également la voie la plus sensée au regard d’enjeux économiques. Il serait en effet plus que judicieux de s’assurer que nous ne nous apprêtons pas à engager des coûts d’opération supplémentaires et facilement évitables pour le traitement des eaux destinées à la consommation humaine.

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Regroupement de citoyens des Basses-Laurentides préoccupés par les enjeux d’environnement et coordonnent leurs actions sur de multiples enjeux de leur région.

Extrait du mémoire

Nombreux risques de contamination des eaux de surfaces et souterraines:

  • La zone tampon de quelques centaines de mètres est insuffisante avec les écoles, garderies et parcs de la région.
  • Le choix de Blainville, et les caractéristiques physiques de l’argile des tourbières sont les bases de l’utilisation du procédé SealOsafe de Stablex; mais deviennent également la faiblesse du projet. Les couches d’argile de fonds garantissant l’étanchéité à long terme des cellules, ces mêmes couches ont de fortes chances de s’avérer inefficaces, car l’argile conduit l’humidité par capillarité, le poids des monticules de déchets déplace l’argile les probabilité que l’eau contaminée des site percole vers les eaux souterraines est élevée.
  • Les caractéristiques physiques de l’argile ne permettent pas de supporter d’imposants monticules de déchets solidifiés et un lanceur d’alerte affiché, (Voir l’intervention de M. Serge Paquette lors de la période de questions au promoteur STABLEX du BAPE) un ex-contracteur depuis le début de Stablex, questionne catégoriquement la capacité de l’argile à recevoir le poids de la cellule 6; ainsi que l’absence de toute expertise indépendante sur cette question. L’argile en zone humide, mouillée et recouverte d’une membrane reste mouillée et malléable par capillarité; elle peut nuire au durcissement du produit.
  • Le procédé par cellules étanchéifiées, malgré l’argile déposée sur les cellules, accélère le drainage dans les rivières, les crues des eaux et le lessivage des dépôts de surface dans les ruisseaux vers le fleuve. On peut s’attendre à un accroissement du ruissellement des eaux de surface donc des crues d’eau subites, ou des étiages prolongés et importants dans les municipalités avoisinantes du site.
  • Il faut aussi tenir compte des risques de contamination où tout le réseau hydrique pourrait être impacté jusqu’au Fleuve Saint-Laurent. Des sommes importantes de 180 millions viennent juste d’être investies pour créer 42 km de berges protégées le long de la Rivière des Milles Isles.

Mouvement provincial avec plusieurs branches régionales. Protéger nos enfants et la vie sur Terre face à l’urgence climatique. Plus concrètement, nous avons pour mission de rassembler des mères, des grands-mères et des allié-e-s pour mener des activités de mobilisation, d’éducation et de sensibilisation favorables à la protection de l’environnement.

Extrait du mémoire:

Le document PR-14 est un document qui identifie la liste des produits chimiques et toxiques qui peuvent être déversés dans le Stablex. Selon Environnement Canada, le rejet de plusieurs produits chimiques, dont certains métaux lourds, “pose des risques importants pour l’environnement et la santé de la population canadienne”.

D’ailleurs, pour ne parler que du mercure, “depuis les années 1970, le Canada a fait d’importants progrès en réduisant d’environ 90 % les émissions des sources nationales de mercure anthropique. Cependant, les flux transfrontières d’émissions de mercure sont en nette augmentation et représentent plus de 95 % des dépôts de mercure au Canada. C’est pourquoi il faudra multiplier les efforts à l’échelle internationale pour atteindre les objectifs du Canada en matière d’environnement et de santé humaine.”

L’acquisition de produits toxiques, chimiques et de métaux lourds des États-Unis ne fait qu’accentuer la problématique, exacerbant des risques déjà importants au niveau environnemental et en termes de santé publique. Une procédure de non-acceptation du mercure venu d’ailleurs devrait être sérieusement envisagée par le gouvernement mais aussi par la compagnie elle-même, comme Stablex limite déjà le pourcentage de déchets en provenance de l’extérieur du Québec.

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Mouvement provincial décentralisé avec plusieurs groupes régionaux. Leur mission: Protéger nos enfants et la vie sur Terre face à l’urgence climatique. Plus concrètement, nous avons pour mission de rassembler des mères, des grands-mères et des allié-e-s pour mener des activités de mobilisation, d’éducation et de sensibilisation favorables à la protection de l’environnement.

Extrait du mémoire:

Ceci dit, un aspect de cet enjeu nous apparaît primordial directement pour nous, citoyen.ne.s de la région des Moulins : le fait que nous partageons avec la région voisine la magnifique Rivière des Mille-Îles. Or, il a été porté à notre attention qu’il y a peu de vérifications par Stablex ou par des instances externes des eaux de surface de leurs cellules. Celles-ci sont lessivées dans les égouts de Blainville en provenance des terrains de Stablex et ceux-ci se déversent ensuite dans la Rivière aux chiens, qui se déverse à son tour du côté de la Rivière des Mille-Îles. Quand on sait que, selon le Réseau d’aqueduc intermunicipal des Moulins (RAIM), notre prise d’eau potable pour Terrebonne-Mascouche se fait dans la Rivière des Mille Îles, tout près de l’endroit où la Rivière aux chiens se termine, cela a de quoi nous inquiéter.

Notre région a très à cœur la nature, l’environnement et son eau, comme en témoignent les nombreuses sorties publiques de nos maires Mathieu Traversy (Terrebonne) et Guillaume Tremblay (Mascouche) sur les questions environnementales et la transition énergétique. Il est fort à parier que plusieurs membres des instances municipales, en plus d’un grand nombre de citoyen.ne.s seraient interloqué.e.s d’apprendre que des produits toxiques importés pourraient se retrouver dans la Rivière des Mille-Îles.

Le MARE a pour objectif de supporter les citoyens et les organismes dans leurs projets environnementaux notamment dans les régions de Vaudreuil-Soulanges / Beauharnois-Salaberry / Deux-Montagnes et Laval. Le MARE Laurentides a également vu le jour en 2021 et nous croyons que le mouvement s’étendra à d’autres régions dans les prochaines années. Ces projets peuvent être de nature politique, sociale, technique ou autre et prendre des formes extrêmement variées.

Extrait du mémoire:

Une tourbière comme celle de Blainville fournit effectivement des services écosystémiques nombreux et importants.

– Réduction des risques d’inondation.

– Réduction des risques de sécheresse.

– Filtration des polluants de l’eau.

– Réduction de l’érosion.

– Habitat de nombreuses espèces.

– Zone de recharge aquifère.

– Lutte contre le réchauffement climatique par la séquestration du carbone atmosphérique.

« La tourbière de Blainville était autrefois un grand lac, estimé à plus de 6000 ans d’âge. Arrivé au bout de sa vie, les mousses de sphaigne ont pris le dessus. C’est ainsi que la grande Tourbière de Blainville s’est construite, après des milliers de saisons, à braver le froid, à accumuler les couches de tourbe de sphaigne. Après avoir accueilli des colonies entières d’animaux et de végétaux. »

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En synergie avec les villes constituantes, la MRC de Thérèse-De Blainville planifie, oriente et met en valeur de façon durable ses composantes territoriales, tant d’un point de vue social, culturel, environnemental, économique que d’aménagement. La MRC se compose de sept municipalités, soit les villes de Blainville, Boisbriand, Bois-des-Filion, Lorraine, Rosemère, Sainte-Anne-des-Plaines et  Sainte-Thérèse.

Extrait du mémoire

Le consensus scientifique entourant les bouleversements climatiques nous incite et nous oblige désormais à réfléchir et étudier tous les impacts environnementaux de nos agissements et activités, pour viser une réduction maximale de notre empreinte écologique. Il s’agit non seulement d’une responsabilité collective, mais aussi d’un devoir envers les générations qui nous succèderont. C’est dans cet esprit que nous vous demandons de faire part d’une prudence réfléchie et d’une précaution raisonnable et sage dans les études menées et les recommandations offertes par le BAPE sur le projet de réaménagement de la cellule no 6 au centre de traitement Stablex à Blainville. Les milieux humides et hydriques sont au cœur d’une biodiversité en santé. Leur protection et leur valorisation sont des priorités sur lesquelles nous mettons beaucoup d’énergie. En vertu de la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques adoptée en 2017, nous sommes sur le point de pondre le plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH) de la MRC. Ce dernier sera déposé d’ici décembre de cette année, et fournira les moyens et actions requis pour intégrer harmonieusement la conservation et la protection des milieux humides et hydriques à la planification de l’aménagement du territoire tout en favorisant un développement durable et structurant.

Regroupement de comités citoyens couvrant le territoire québécois qui fut depuis 2010,  au cœur de toutes les grandes victoires citoyennes face à l’industrie pétrolière et gazière au Québec.

Extrait du mémoire:

Les risques associés à une contamination des eaux souterraines par le projet de Stablex

sont suffisamment sérieux pour que le principe de précaution s’exerce pour empêcher la réalisation de ce centre de dépôt de déchets dangereux. Les environs du méga site d’enfouissement sont fortement urbanisés et le bassin versant du territoire traverse des villes importantes comme Sainte-Thérèse et Terrebonne. La santé de centaines de milliers de personnes pourrait être impactée par une contamination de l’eau. Il n’y a jamais de risque nul avec ce genre de projet industriel et la meilleure protection, pour la santé publique et celle des écosystèmes essentiels à la vie, est d’y renoncer.

Créée en 2001, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) est un organisme de planification, de coordination et de financement qui regroupe 82 municipalités, soit 4,1 millions de personnes réparties sur un territoire de plus de 4 374 km2.

Extrait du mémoire 

Une importante perte de milieux naturels: 

Le secteur de la tourbière de Blainville revêt une importance écologique régionale et métropolitaine. En effet, le grand complexe de milieux humides au centre duquel se trouve une tourbière ombrotrophe constitue le plus grand complexe de milieux humides non riverains de la CMM, s’étendant sur plus de 600 ha. Cet écosystème constitué de tourbières et de buttes de sables boisées forme une mosaïque naturelle de grand intérêt écologique en raison de son unicité sur le territoire de la CMM. Les peuplements forestiers sont majoritairement matures, mixtes et diversifiés. Cet ensemble de milieux humides et boisés à proximité de Montréal présente un caractère nordique qui sert de refuge pour la flore et la faune. Plusieurs occurrences d’espèces fauniques et floristiques à statut précaire y sont répertoriées. Selon l’étude d’impact, l’exploitation du site entraînera la perte nette de 9 ha de milieux humides et 58 ha de boisés, et ce, dans un contexte métropolitain où les pertes historiques de milieux humides et forestiers se traduisent aujourd’hui par une situation où toute perte supplémentaire est considérée critique. En effet, en raison du développement historique urbain et agricole de son territoire, la CMM compte peu de milieux naturels encore existants et a une très faible marge de manœuvre lui permettant d’atteindre ses objectifs de conservation. Une perte permanente de cette ampleur est donc difficilement conciliable avec l’atteinte de l’objectif de protection de 30 % des milieux naturels. 

De plus, le terrain de la cellule no 6 projetée est entouré de milieux humides, lesquels sont reconnus dans l’étude d’impact comme ayant une valeur écologique élevée (MH 29, 30, 31, 8, 20) à exceptionnelle (MH22). Ces milieux humides de grande valeur, directement adjacents au site d’exploitation projeté, constituent des habitats pour plusieurs espèces menacées, vulnérables ou susceptibles d’être ainsi désignées. Ils sont exempts d’espèces envahissantes. Il s’agit de milieux très sensibles aux perturbations et l’introduction de phragmite ou d’autres espèces envahissantes est une menace importante en présence de travaux de cette envergure à proximité. De plus, aucune zone tampon n’est prévue entre la cellule et les milieux humides de forte valeur les ceinturant. En d’autres termes, il s’agit d’un projet majeur affectant de manière irréversible 60 ha de milieux naturels dont des milieux naturels d’intérêt métropolitain. Enfin, les compensations proposées ne sauraient être suffisantes pour rendre le projet acceptable.



Parti politique provincial qui place au coeur de ses préoccupations les enjeux relatifs à la crise climatique.

Extrait du mémoire:

Projet de montagne de déchets toxiques de Stablex en résumé:

  • 8 millions de m3 de déchets toxiques = plus de 4 stades olympiques remplis à ras bord.
  • Déchets toxiques = arsenic, mercure, cyanure, plomb, cadmium et plein d’autres déchets dangereux inorganiques ainsi que des sols contaminés
  • 69 hectares de forêts rasés = 100 terrains de football
  • Construction d’une montagne de 22 mètres de haut soit l’équivalent d’un édifice de 8 étages plein de déchets toxiques coulé dans du ciment sur de l’argile, un matériel instable.
  • À Blainville à proximité de quartiers résidentiels
  • Sur un terrain entouré de tourbières dont la Grande tourbière de Blainville
  • À proximité d’un esker, recharge pour la nappe d’eau souterraine qui alimente les agriculteurs de la région
  • Un procédé, qui selon plusieurs sources, ne fonctionne pas et n’est pas inerte
  • Une nouvelle conception des cellules d’emprisonnement des déchets toxiques qui n’a jamais été testée
  • Dont 50% et plus des déchets toxiques sont importés des États-Unis et de l’Ontario

Non à une montagne de déchets toxiques juste en amont d’un esker, recharge d’eau potable pour les agriculteurs de la région: 

Le nouveau site prévu avec l’achat d’un terrain à la ville de Blainville est juste en amont d’un esker selon des participants présents. Un esker c’est la zone de recharge de l’eau souterraine. Cet esker alimente en eau potable les puits des agriculteurs ainsi que l’eau potable de la région allant jusqu’à Sainte-Thérèse. Une contamination de cet esker est plus que probable selon un ancien sous-contractant de Stablex. En effet, l’absence de membrane, la détérioration beaucoup plus rapide que prévu des membranes en fonction des conditions qui sont loin d’être idéales. Il est clair que le risque lié à la contamination de l’eau souterraine, source d’eau potable pour les agriculteurs de la région est inacceptable.

Recommandation 11:

Climat Québec demande au BAPE d’appliquer le Principe de précaution pour protéger les eaux souterraines qui sont source d’eau potable pour les agriculteurs de la région. Le BAPE devrait donc recommander au ministre de refuser carrément le projet de Stablex. 

Non à une montagne de déchets toxiques qui ruisselle dans les affluents de la rivière des Miles Îles et du Fleuve St-Laurent:

Avec la crise climatique, les événements extrêmes se multiplieront. Des pluies diluviennes vont tomber sur la montagne de déchets toxiques lors de l’exploitation et vont ruisseler vers le ruisseau Lockhead. Ensuite, comme les membranes ne sont pas étanches et que les couches d’argile peuvent bouger, comme les périodes gel/dégel beaucoup plus fréquentes endommageront plus rapidement les membranes, la pluie va s’infiltrer dans la montagne de déchets toxiques et ruisseler vers le ruisseau Lockhead emportant avec elle des contaminants toxiques.

Le ruisseau Lockhead alimente la rivière au Chien qui se déverse dans la rivière des Mille Îles à quelque 100 mètres en amont de la prise d’eau de la municipalité de Terrebonne. Une contamination de la rivière Au chien par les déchets toxiques de Stablex viendrait contaminer la prise d’eau potable des citoyens de Terrebonne et c’est directement leur santé qui serait affectée. Comme la rivière de Milles Îles se jette dans le Fleuve St-Laurent, ce sont l’ensemble des citoyens en aval de Terrebonne qui sont à risque. 

Il est clair que le risque de contamination des eaux de surface en aval du site de déchets toxiques de Stablex est inacceptable.

Recommandation 12:

Climat Québec demande au BAPE d’appliquer le principe de précaution pour protéger les eaux de surface. Le BAPE devrait donc recommander au ministre de refuser carrément le projet de Stablex.

Parti politique provincial qui place les enjeux climatiques et environnementaux au cœur de ses préoccupations.

Extrait du mémoire:

La Grande Tourbière de Blainville est un écosystème d’une importance écologique capitale. Cette zone humide unique abrite une biodiversité exceptionnelle et fournit de nombreux services écosystémiques essentiels. La tourbière joue un rôle crucial dans la filtration de l’eau. Les couches de tourbe agissent comme un filtre naturel, éliminant les polluants et les contaminants avant que l’eau ne rejoigne les cours d’eau avoisinants.

Cela contribue à maintenir une bonne qualité de l’eau et à préserver les écosystèmes aquatiques. La qualité de l’eau est essentielle pour la santé humaine et animale, ainsi que pour les activités économiques et récréatives. De plus, la Grande Tourbière de Blainville agit comme une éponge naturelle, absorbant et stockant l’eau en période de fortes précipitations. Elle joue donc un rôle important dans la régulation des inondations. Le drainage de vastes zones de la tourbière pour l’agrandissement du site d’enfouissement de Stablex réduirait la capacité de la tourbière à retenir l’eau, augmentant ainsi les risques d’inondations dans la région environnante. Les inondations sont des phénomènes naturels qui peuvent causer des dommages matériels et humains importants, comme ce fut le cas au printemps 2023 dans plusieurs municipalités du Québec.

L’Union des producteurs agricoles (UPA) est une organisation syndicale professionnelle qui fonde sa raison d ‘être et son action sur les valeurs de respect de la personne, de solidarité, d’action collective, de justice sociale, d’équité et de démocratie.

Extrait du mémoire:

Apport en eau et sa qualité: 

Cinq entreprises agricoles sont établies, depuis plusieurs générations, en bordure du site de Stablex. Ils œuvrent majoritairement en productions maraîchères et aquacoles. Deux productions largement dépendantes du volume et de la qualité de la ressource hydrique. Selon l’étude d ‘impact, l’eau de surface affiche déjà des concentrations élevées pour certains métaux tels l’aluminium, le fer, le zinc et le manganèse, pour des coliformes fécaux et parfois, l’eau affiche un pH à des valeurs se rapprochant de 6 (Lalumière & Bourque. 2020). Une production aquacole ayant une eau avec un pH entre 7 et 8,5 bénéficie d ‘un meilleur rendement et d ‘une meilleure santé (Kubitza.2017). Partant du constat alarmant que l’eau de surface est déjà contaminée, est-ce que le réaménagement de la cellule 6 en zone humide mettra davantage à risque la qualité de l’eau, la rendant ainsi toxique pour les cultures et élevages des entreprises agricoles? De plus, la même étude d ‘impact mentionne que l’eau souterraine est aussi considérée comme contaminée. La qualité de l’eau y est dite faible par une présence élevée en fluor, en phosphate, en baryum, en sulfures et en strontium (Lalumière & Bourque. 2020). Sans compter que le réaménagement est prévu dans une zone humide où des sources de phosphore y sont déjà enfouies. Des hydrocarbures, des métaux et des composés explosifs sont présentement identifiés dans l’eau souterraine (Lalumière & Bourque. 2020). N’est-il pas trop risqué d ‘y ajouter des millions de tonnes de stablex? D’ailleurs, l’entreprise n’a pas été en mesure de confirmer que l’eau souterraine ne sera jamais contaminée. Il n’y a donc aucune garantie sur la qualité de l’eau où s’approvisionnent les productrices et producteurs agricoles à proximité.

Sur le site Web du BAPE, vous pouvez consulter l’ensemble des documents déposés dans le cadre de la consultation publique: https://www.bape.gouv.qc.ca/fr/dossiers/reamenagement-cellule6-stablex/

2. Consultez les extraits du rapport d'enquête sur Stablex

Émanant de la Direction générale des Opérations secteur ouest du Ministère de l’environnement, cette enquête datée du 28 mars 1989 concernant l‘ensemble des activités de la compagnie Stablex identifie plusieurs irrégularités.  

Cliquez sur la barre bleue ci-dessous pour faire apparaître les extraits du rapport. 

Extraits du rapport

La présence dans les cellules d’enfouissement d’une eau fortement contaminée (inorganiques et organiques) est susceptible de diminuer les propriétés imperméabilisantes des matériaux naturels (argile) et artificiels (bentonite, géomembrane) utilisés dans la conception des cellules. 

Stablex allègue dans cette étude que; dans l’exploitation du procédé Sealosafe

  • qu’il n’y a pas d’effluents liquides; 
  • les effets potentiels sur l’eau souterraine de l’exploitation de la zone d’entreposage contrôlée sur la production de lixiviat est une chose hautement improbable, en se basant sur les résultats d’essais poussés auxquels on a été procédé aux Etats-Unis; 
  • qu’il y a dans la zone d’entreposage contrôlée un système de collecte des eaux de lixiviation qui serait surveillé et en cas de contamination, les eaux seraient recyclées au procédé. 

Les eaux des cellules sont très concentrées en composés azotés (ammoniac, nitrate, nitrite)  en arsenic, en cadmium, en nickel, en plomb, en sélénium, en sulfure et en phénol. Ces paramètres sont connus pour leur grande toxicité et on remarquera les teneurs anormales en mercure, en cyanures et en BPC. Les mesures de carbone organique totales, des demandes biochimiques et chimiques, mettent en évidence une importante pollution en matières organiques. Les concentrations en composés phénoliques et en huiles et graisses dans l’eau de certaines cellules dépassent la norme de l’annexe III du Règlement sur les déchets dangereux.  L’eau des cellules, du fait de ces teneurs élevées en composés organiques peut être divisée en phases organiques et aqueuses. Lors de la campagne d’ échantillonnage de décembre 1989, on a remarqué que les concentrations des paramètres au fond et à la surface du puisard pouvaient être différentes. Ceci appuie l’hypothèse de la présence de phases de densités différentes dans l’eau des cellules. Les grandes variations de concentrations à chaque mois pourraient être expliquées par la non-application d’un protocole précis sur la prise d’échantillon en fonction de la hauteur de l’eau dans les puits.  Cette importante pollution organique remet en question la conformité de la compagnie Stablex au procédé Sealosafe. En effet ce procédé ne peut s’appliquer à des substances contenant  plus de 3 à 5% de composés organiques.* (* A.B.B.D.L. Etude des répercussions environnementales pour le projet d’ implantation du centre de traitement et de recyclage des résidus industriels. Décembre 1980., 4-2 (Voir annexe II))

De l’interprétation des analyses, il ressort nettement que l’eau des cellules est très minéralisée (la conductivité et les concentrations en solides totaux dissous sont très élevées), corrosive, très basique (pH =11) et dure (alcalinité élevée). Le cuivre, les fluorures, le nickel, les cyanures, les composés phénoliques, les hydrocarbures halogénés totaux, les hydrocarbures monocycliques aromatiques totaux et les huiles et graisses ont des concentrations dans l’eau des cellules supérieures aux normes fixées à l’annexe III du  Règlement des déchets dangereux. Ainsi l’eau des cellules serait qualifiable de déchets dangereux. Cette qualification reste hypothétique. En effet, la mauvaise reproductibilité des résultats d’analyses, les prises d’échantillons qui ne respectent pas une fréquence précise dans le temps, le manque d’homogénéité du milieu, ternissent l’ensemble des résultats statistiques. Néanmoins, si quantitativement, il est difficile de qualifier avec certitude cette  eau comme un déchet dangereux il reste, que l’eau des cellules est anormalement très concentrée en produits toxiques et les propriétés physiques et chimiques de cette eau la rendent dangereuse pour l’environnement.

3. Cartes

Vous trouverez ci-dessous, plusieurs cartes en lien avec le projet.  

Carte 1: Limite du terrain de la cellule n°6 projetée

Source: AVIS DE PROJET – Réaménagement de la cellule 6 au centre de traitement Stablex, à Blainville – octobre 2019. Préparé pour Stablex Inc. par Englobe. 

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Figure 7 : Milieux humides du bassin versant de la rivière aux Chiens

Source: Portrait du bassin versant de la rivière aux Chiens dans le cadre du plan directeur de l’eau de la zone des Mille-Îles – décembre 2011 – COBAMIL

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Carte 1: Milieux naturel et humain

Source: AVIS DE PROJET – Réaménagement de la cellule 6 au centre de traitement Stablex, à Blainville – octobre 2019. Préparé pour Stablex Inc. par Englobe. 

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Figure 1 : Localisation du bassin versant de la rivière aux Chiens

Source: Portrait du bassin versant de la rivière aux Chiens dans le cadre du plan directeur de l’eau de la zone des Mille-Îles – décembre 2011 – COBAMIL

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Figure 1: La localisation du bassin de la rivière des Mille Îles

Source: Qualité de l’eau de la rivière des Mille Îles 2000-2005, Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Direction du suivi de l’état de l’environnement

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Figure 10: Réseau hydrographique et bassins versants du COBAMIL

Source: Plan directeur de l’eau, volume 2 – Portrait de la zone de gestion intégrée de l’eau par bassins versants du COBAMIL – 2013

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4. Autres ressources