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Dépôt du rapport du BAPE sur Stablex: Des groupes se présentent devant le bureau de M. Charette pour demander la fin du projet et un moratoire sur l’importation de déchets industriels dangereux

8 septembre 2023

Saint-Eustache, le 8 septembre 2023 – Alors que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) avait jusqu’à aujourd’hui pour remettre son rapport au ministre de l’Environnement sur le projet de réaménagement de la cellule no 6 au centre de traitement Stablex à Blainville, la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 de Stablex ainsi qu’une coalition de groupes environnementaux se sont présentés devant le bureau du ministre de l’Environnement du Québec à Saint-Eustache. À l’aide d’une installation visuelle temporaire, les groupes ont énuméré leurs 3 demandes à l’attention de M. Charette :

  1. que toutes formes de projet de cellule 6 soient rejetées; 
  2. qu’un moratoire soit décrété sur l’importation de déchets industriels dangereux; 
  3. qu’une réflexion nationale participative soit entreprise sur la stratégie québécoise de gestion des déchets dangereux. 

Un projet à l’encontre des objectifs de conservation

Les groupes déplorent que ce projet pourrait aller de l’avant alors que les gouvernements ont pris plusieurs engagements pour la protection de l’eau douce et des milieux naturels et hydriques. Ils affirment notamment que la perte de superficie de la Grande tourbière de Blainville va directement à l’encontre des engagements du gouvernement québécois, dans le cadre de la COP 15, de protéger 30% du territoire de la province d’ici 2030.

De plus, la Communauté métropolitaine de Montréal, dont la MRC de Thérèse-de-Blainville est membre, a identifié le site visé par le projet de réaménagement de la cellule no 6 comme étant un milieu naturel d’intérêt dans ses objectifs de conservation. C’est d’ailleurs pourquoi la Communauté a émis un avis défavorable au projet dans le cadre des audiences publiques du BAPE, souhaitant ainsi que le site soit protégé plutôt qu’exploité.

Plusieurs organismes ont soulevé les risques pour l’eau dans la région et en aval du site. Notamment, des matières toxiques provenant du site, advenant une faille des membranes, pourraient ruisseler jusqu’à la rivière des Mille Îles, juste avant la prise d’eau potable de la Ville de Terrebonne, pour ne nommer que celle-ci, mettant ainsi à risque l’eau potable de milliers de personnes. 

D’autre part, dans son mémoire présenté au BAPE, le syndicat local de l’UPA des Basses-Laurentides a déploré que l’entreprise n’ait pas été en mesure de confirmer que l’eau souterraine ne serait jamais contaminée et qu’il n’y ait donc aucune garantie sur la qualité de l’eau où s’approvisionnent les productrices et producteurs agricoles à proximité. 

Les groupes veulent également rappeler au ministre que la Ville de Blainville, suite à une mobilisation citoyenne d’envergure, a résilié son entente avec la multinationale américaine, démontrant par le fait même qu’il n’y a aucune acceptabilité sociale pour ce projet. 

Si le gouvernement du Québec décidait d’aller de l’avant avec le projet par décret ministériel, il irait à l’encontre de la volonté de la population locale et de ses élu.e.s, des objectifs de conservation et des avis scientifiques. 

La cellule 6 doit être rejetée

Advenant le cas où le projet proposé de réaménagement de la cellule no 6 ne voit pas le jour, ce sera le projet de cellule no 6 actuel qui pourrait accueillir les déchets industriels dangereux. Les citoyen.ne.s et les groupes sont catégoriques à ce sujet: « nous ne voulons pas de cellule 6, peu importe la forme ou l’emplacement. » Rappelons que le projet de cellule no 6 original, quoique moins volumineux, se trouve carrément dans l’espace de vie de la population Blainvilloise et nécessite également la destruction d’habitats naturels et de milieux humides. Le rejet du projet de réaménagement ne doit en aucun cas mener à l’exploitation de la cellule à son site initial. 

Vers un moratoire et une réflexion stratégique

Les groupes réitèrent que cette opposition n’est pas un exemple de mobilisation pas dans ma cour, mais plutôt une levée de boucliers à la grandeur du Québec pour affirmer que les déchets industriels dangereux importés n’ont pas leur place ni à Blainville, ni ailleurs dans la province. C’est pourquoi ils exigent un moratoire immédiat sur l’importation de déchets dangereux au Québec. Il est inacceptable de continuer d’importer des déchets, dans un milieu urbain en sus, alors que le Québec n’a pas de politique à jour sur la gestion de ces pires types de déchets. Le moratoire exigé doit permettre suffisamment de temps pour déclencher et mener à terme une réflexion nationale participative sur la stratégie québécoise de gestion des déchets dangereux.

Citations:

« La ville de Blainville est un cimetière de déchets toxiques et dangereux depuis 40 ans avec 5 cellules ou sites d’enfouissement. Le mal est déjà fait ! Les citoyens disent “non” à tout autre site, agrandissement ou réaménagement de tout ordre à Blainville. Assez, c’est assez ! » – Marie-Claude Archambault pour la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 de Stablex.

« Importer les déchets dangereux de l’Ontario et des États-Unis dédouane ces derniers de leur responsabilité de gérer les impacts qu’ils génèrent, et ce, au détriment des réserves d’eau potable de notre province. Nos milieux humides ne sont pas des poubelles à externalités américaines. » – Rébecca Pétrin, directrice générale d’Eau Secours. 

« Pour reprendre une citation de M. Hubert Reeves: «Seule la mobilisation citoyenne et associative incitera, pour ne pas dire contraindra, les élus à passer concrètement à l’action pour endiguer le saccage planétaire.» Monsieur le Ministre de l’Environnement, nous comptons sur vous! » – Sylvie Clermont, présidente du Regroupement écocitoyen de Sainte-Marthe-sur-Lac et membre du MARE (Mouvement d’action régional en environnement).

« Profits privés à des actionnaires des États-Unis au risque d’une contamination majeure de l’eau potable pour des milliers de citoyens québécois et leurs enfants, le ministre de l’Environnement doit rejeter le projet Stablex. » – Normand Léo Beaudet, Coalition Alerte à l’enfouissement Rivière-du-Nord (CAER). 

« Dans un contexte d’urgence environnementale planétaire, alors que depuis le 2 août l’humanité a consommé la totalité des ressources que la Terre peut renouveler en une année, le rejet de toute forme de projet de cellule 6 et l’imposition d’un moratoire sur l’importation de déchets industriels dangereux constituent une occasion à saisir afin de se questionner sur notre société de consommation et de revoir en profondeur la gestion des déchets qui en découlent. » – Martin Legault, Coordonnateur pour le MARE (Mouvement d’action régional en environnement).

Groupes signataires en ordre alphabétique:

  • Action Environnement Basses-Laurentides (AEBL)
  • Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 de Stablex
  • Coalition Alerte à l’enfouissement Rivière-du-Nord (CAER)
  • Eau Secours
  • Mères au Front – Rivière-des-Mille-îles
  • Mouvement d’action régional en environnement (MARE)
  • Regroupement écocitoyen de Sainte-Marthe-sur-le-Lac (RECSMSLL)
  • Société pour Vaincre la Pollution (SVP)

Pour plus d’informations:

Mathieu Langlois
Responsable des communications – Eau Secours
514-588-5608
communications@eausecours.org

Marie-Claude Archambault
Membre de la Coalition des citoyens de Blainville contre la cellule #6 de Stablex
514-291-9392
mcarchambault2@gmail.com

Sylvie Clermont 
Représentante du MARE (Mouvement d’action régional en environnement)
514-582-3228
sylvieclermont1@hotmail.com

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