Fluoration

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C’est quoi la fluoration de l’eau potable?

La fluoration de l’eau potable est une pratique qui consiste à ajouter du fluorure dans l’eau distribuée par les aqueducs publiques afin de prévenir les caries dentaires. 

Alors que que les bienfaits du fluor pour la santé dentaires sont bien établis, la fluoration de l’eau potable, cependant, est loin de faire l’unanimité. 

Aucune acceptabilité sociale au Québec

Au Québec, cette pratique est fortement critiquée par la population. Au fil des années et des projets de fluoration de l’eau proposés par nos dirigeants, tant municipaux que provinciaux, plusieurs groupes citoyens se sont opposés à cette pratique et à tous les coups, ils ont gagné leur lutte.

Ce qui fait que le Québec compte actuellement que trois municipalités qui ajoutent toujours du fluorure à l’eau potable : Pointe-Claire, Dorval et Saint-Georges. Cependant, la Ville de Montréal, qui gère les usines d’eau potable de Pointe-Claire et Dorval, a décidé de mettre fin à cette pratique d’ici la fin de 2024, s’appuyant notamment sur un rapport du Service de l’eau de Montréal qui jugeait peu bénéfique de continuer la fluoration ainsi que l’historique de mobilisation contre la pratique depuis plus de 20 ans. Le message de la Ville est clair, sa responsabilité dans le dossier se limite à distribuer une eau potable de grande qualité, rien de plus. 

C’est donc plus qu’évident, il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour la fluoration de l’eau potable au Québec. Lorsque la population est informée sur les raisons de la fluoration, elle se positionne contre. Ce n’est que logique: face à tant d’incertitudes, le principe de précaution prédomine.

Pourquoi s’opposer à la fluoration de l’eau potable?

Voici quelques-unes des raisons qui poussent Eau Secours à prendre position fermement contre la fluoration de l’eau potable, et ce, depuis plus de 20 ans. 

  1. Seulement 1 % de l’eau traitée est bue ou utilisée pour la cuisine. Il est ridicule alors de fluorer 100 % de l’eau, sachant qu’au final, l’eau sera traitée inutilement et rejetée dans l’environnement. De plus, les fluorures accélèrent la dégradation des infrastructures municipales d’eau potable. 
  2. Le fluorure n’est pas enlevé de l’eau dans les usines de traitement des eaux usées. Il y a peu d’études qui se sont penchées sur les effets sur l’environnement et la biodiversité des grandes quantités de fluorures qui sont rejetées directement dans nos cours d’eau. Il faut plus d’informations sur les impacts de cette pratique. 
  3. La fluoration de l’eau est un traitement médical imposé à l’ensemble de la population. Selon nous, l’eau potable doit rester pure et ne pas servir de vecteur pour quelconque traitement médical. Personne ne peut arrêter de boire de l’eau et c’est très difficile et coûteux d’obtenir de l’eau potable autrement que par l’aqueduc municipal. 

Ressources complémentaires

[1] Notre lettre à la Direction de la santé publique, publiée dans La Presse, pour demander de changer sa recommandation suite à la décision de la Ville de Montréal en novembre 2024. 

[2] Rapport du Service de l’eau de Montréal sur les scénarios possibles (PDF)

Extrait du rapport du Service de l’eau de Montréal

« Plusieurs pays ont pris et maintiennent des positions officielles contre l’ajout de fluor dans l’eau potable, dont, entre autres, la France, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Allemagne, la Suède, la Finlande, les Pays-Bas, l’Irlande du Nord, l’Écosse, la Norvège, la Suisse et la république Tchèque, etc. Pour justifier cette position, on se réfère à 

(i) l’obligation de ne pas ajouter de produits chimiques dans l’eau, 

(ii) la difficile justification de doser un produit dans l’eau potable alors que moins de 1 % est utilisé pour la consommation, 

(iii) la préférence de mettre en place des programmes ciblés efficaces de prévention

(iv) la prise de position de la prévention au niveau des individus. 

Aussi communément évoquées, sont les comparaisons de taux de carie dentaire faibles chez les jeunes enfants semblables observées dans des pays de la CE qui n’utilisent pas la fluoration et aux États-Unis qui utilisent la fluoration dans la grande majorité des villes. 

Une autre mesure de remplacement fréquemment mise en place est la fluoration du sel de table. Appuyés par l’OMS, plusieurs de ces pays autorisent la fluoration du sel comme mesure alternative, dont l’Autriche, la France, l’Espagne et la Suisse, à la suite d’études montrant son efficacité. »

Tableau faisant état de la situation de la pratique de fluoration de l’eau potable au Québec, extrait du rapport du Service de l’eau de Montréal. On constate l’importante mobilisation citoyenne dans la colonne «Raison de l’arrêt»! 

Historique de la lutte

Ce n’est qu’une petite partie de la population québécoise qui consomme encore de l’eau fluorée. Or, au milieu des années 2000, le gouvernement provincial comptait bien changer la donne avec son Plan d’action de santé dentaire publique 2005-2012 [2]. À cette époque, les intentions étaient de fluorer l’eau de 50% de la population. Un vaste mobilisation citoyenne à laquelle Eau Secours a participé a réussi à changer la donne.

Des années de mobilisation dans les municipalités qui employaient la fluoration ou qui tentaient de mettre en place la pratique ont également réussi à renverser le tendance et à maintenir une eau potable pure dans la majorité du Québec.