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Des dossiers à la tonne – notre bilan MINES 2024

18 décembre 2024

L’année 2024 a vu la question de la protection de l’eau s’imposer massivement dans l’analyse des projets miniers et dans les mobilisations citoyennes qui leur ont fait face. Naturellement, l’équipe d’Eau Secours y a contribué et puisque la fin de l’année rime avec bilan, nous vous offrons un bilan des différentes luttes de l’année auxquelles nous avons pris part.

Notre guide citoyen en action sur le terrain

D’emblée, comme 2023 se concluait notamment sur la publication de notre très attendu Guide citoyen portant sur les impacts de l’activité minière sur l’eau, nous nous sommes fait un devoir, en 2024, de le faire connaître et circuler à travers la province. Les échos que nous en avons s’avèrent très positifs – le guide ayant permis à plusieurs de consolider leur compréhension des enjeux ou de leur apporter les références ou données techniques et législatives dont ils ou elles avaient besoin pour sensibiliser leur communauté aux enjeux liés au développement de projets miniers. Le succès inespéré du guide nous a ainsi poussé à en réimprimer déjà plus d’une centaine de copies.

La soif insatiable des minières exposée

Le 1er janvier 2024, suite à des années de lutte d’Eau Secours et du Centre québécois du droit de l’environnement, les données sur les prélèvements d’eau sont maintenant de nature publique au Québec. S’appuyant sur ces données de prélèvement d’eau, Eau Secours et ses allié-e-s ont brossé et publié un portrait détaillé de la consommation d’eau annuelle des minières au Québec pour 2022. On apprenait de ce portrait que les minières ont consommé et pollué plus de 87 milliards de litres d’eau en 2022, soit l’équivalent d’environ 35 000 piscines olympiques.

Des conférences mobilisantes

Parallèlement à ces grandes publications, nous avons eu l’honneur d’être invité-e-s à offrir des conférences sur la situation du droit minier au Québec, ainsi que sur le boom de titres miniers ayant cours depuis quelques années et les luttes citoyennes menées en Abitibi-Témiscamingue face à ce boom et en faveur de la protection des eskers. En plus de la sensibilisation aux enjeux que ces conférences permettent, elles nous ont amené-e-s à nous impliquer plus activement en soutien des citoyen-ne-s de Grenville-sur-la-Rouge, qui luttent depuis plusieurs années pour faire valoir la protection de leur territoire à vocation essentiellement agricole face à la compagnie Canada Carbon et à son projet Miller, un projet de mine de graphite.

De nombreux projets à analyser

En plus de ce soutien actif, nous avons également pris part aux consultations et ou poursuivi l’analyse et la dénonciation d’enjeux engendrés par de grands projets miniers tous plus préoccupants les uns que les autres, dont voici un résumé très sommaire :

  • Le projet de mine à ciel ouvert de terres rares Strange Lake, de la compagnie Métaux Torngat, dont la roche extraite et entreposée à l’air libre est chargée en éléments radioactifs menaçant de contaminer les eaux au nord de Schefferville ainsi que la source d’eau potable de Sept-Îles (consultez nos commentaires à l’AEIC ici);
  • Le projet de mine d’or Novador, de Probe Gold, qui prévoit la destruction directe de nombreux milieux humides et hydriques, dans l’habitat essentiel de la harde de caribous de Val-d’Or, pour y creuser de nombreuses fosses à ciel ouvert visant l’extraction d’un minéral sans utilité pratique au regard des crises climatique et de la biodiversité (consultez nos commentaires à l’AEIC ici);
  • Le projet de mine d’or Marban, de Minière O3, non loin de Val-d’Or également, qui prévoit la destruction directe de la rivière Keriens et de nombreux milieux naturels d’importance pour creuser, encore une fois, de nombreuses fosses à ciel ouvert et générer des millions de tonnes de déchets susceptibles de générer du drainage minier acide;
  • Le projet de mine d’or Horne 5, de Ressources Falco, face auquel la population de Rouyn-Noranda s’est massivement mobilisée lors des audiences du Bureau d’Audiences Publiques sur l’Environnement (BAPE) en août dernier, dont les déchets menaceront la source d’eau potable de la ville en plus d’accentuer la pollution des lacs situés au cœur ou en périphérie de la ville (consultez notre mémoire ici);
  • Le projet de mine de graphite La Loutre, de Lomiko Metals, subventionné par le Département de la Défense américain, qui vise l’ouverture d’une mine à ciel ouvert à quelques centaines de mètres de lacs importants au cœur d’un milieu naturel et récréotouristique de la Petite-Nation;
  • Le projet de mine de graphite Matawinie, de Nouveau Monde Graphite, dont les travaux d’exploration semblent avoir relâché des contaminants dans les cours d’eau bordant le site minier, alors même que la mine n’est pas encore construite.

Analyse de la réforme proposée de la Loi sur les mines

Enfin, en plus de ces implications variées, nous nous sommes efforcé-e-s de faire preuve de proactivité en suggérant des modifications directes au cadre législatif actuel, de façon à prévenir les problèmes et enjeux que nous identifions systématiquement dans ces projets miniers. Nous avons ainsi activement soutenu la Coalition Québec Meilleure Mine dans l’analyse du projet de loi 63 venant modifier la Loi sur les Mines, et nous nous sommes donc présenté-e-s, avec la Coalition, en commission parlementaire pour y présenter l’analyse conjointe et les recommandations produites dans le cadre de cet important exercice. Peu de nos recommandations conjointes ont été retenues, mais le bilan de cet exercice important et le suivi constant des modifications législatives apportées ne donneront que plus de poids et de crédibilité aux critiques et revendications citoyennes et environnementales que nous continuerons de soutenir à l’avenir. Consultez le mémoire de la Coalition ici et visionnez notre présentation en commission parlementaire ici

Créer des liens pour la suite

Et heureusement, à travers ces expériences éprouvantes, nous aurons pu continuer à tisser, à l’aide du fil de l’année, un réseau chaque jour plus vaste, plus beau et plus pertinent dans son existence pour faire valoir la cause de la protection de l’eau face aux pratiques destructrices de certains grands industriels. C’est notamment lors d’événements extraordinairement enrichissants comme les conférences tenues par le Western Mining Action Network, rassemblant des gens directement touchés ou intéressés par les impacts de l’industrie minière, en novembre dernier, que nous aurons pu, lors des 12 derniers mois, faire de si belles rencontres et conférer une portée sans cesse renouvelée à la voix des revendications que nous portons ou soutenons.

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