Vidéo: L’industrie minière et ses impacts sur l’eau | Vire au vert

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26 septembre 2022

Selon un sondage de la firme Léger commandé par la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine (QMM), 79% des Québécoises et Québécois de partout dans la province affirment qu’il faut prioriser l’environnement et la santé même si cela signifie que certains projets miniers devront cesser leurs opérations. Selon ce même sondage, 68% de la population estiment que l’industrie minière engendre des impacts négatifs importants sur l’environnement. Or, le gouvernement du Québec, avec son Plan pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques a lancé la province dans une course au développement minier pour alimenter la transition énergétique. Comment donc marier cette ambition de développement de l’industrie minière avec la protection de l’eau douce et des milieux naturels qui l’abritent?

Un moratoire demandé

Selon Rodrigue Turgeon, co-directeur de MiningWatch Canada et co-porte-parole de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine (QMM), la population sent déjà la pression de l’industrie minière sur leur territoire puisqu’on observe un véritable boom minier dans le sud du Québec qui touche nommément, l’Outaouais, les Laurentides, Lanaudière et la Mauricie. Une explosion de claims miniers mène déjà à des conflits d’usages dans plusieurs régions. Il ajoute qu’il faut absolument accorder le droit aux municipalités et aux communautés autochtones de désigner des territoires qui sont incompatibles avec l’industrie minière parce qu’une fois qu’un claim est accordé, il est pratiquement immuable. Ce sont ces communautés qui seront directement impactés par les activités minières, donc elles doivent être consultées. C’est pour cette raison que la Coalition QMM demande un moratoire sur les claims miniers afin de revoir la façon qu’ils sont octroyés à l’industrie minière. 

Mine pas notre esker

Les eskers sont des formations géologiques exceptionnelles où l’on retrouve une riche biodiversité et qui fournissent une eau d’une grande pureté. Selon M. Turgeon, 60% des eskers de l’Abitibi-Témiscamingue sont couverts par des claims miniers. Ces endroits uniques et très importants doivent être protégés intégralement selon lui, d’autant plus, qu’ils ne représentent que 7% du territoire de la région. Mais leur protection n’est pas possible dans le contexte actuel puisque c’est contraire au principe inscrit dans la loi qui accorde la préséance à l’industrie minière sur les autres modes d’occupation du territoire. Plusieurs municipalités militent d’ailleurs déjà pour plus de contrôle sur la gestion du territoire.

Les impacts de l’industrie minière sur l’eau et l’environnement

Lorsqu’on répertorie les impacts environnementaux de l’industrie minière, il faut absolument regarder le cycle minier au complet, de la phase d’exploration jusqu’au recyclage des métaux. M. Turgeon rappelle que chacune de ces phases présente une probabilité de contamination de l’environnement et de l’eau. Le processus même d’extraction des minerais fait remonter à la surface plusieurs métaux lourds qui sont très néfastes. La phase du recyclage n’est pas non plus sans ses problèmes, pensons notamment à la Fonderie Horne qui rejette des quantités inacceptables de plusieurs contaminants dans l’air et dans l’eau. 

Des déchets miniers problématiques

Un des gros défis de l’industrie minière est la gestion des déchets miniers selon Ugo Lapointe, co-porte-parole de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine. Pour chaque tonne de matière extraite du sol, une quantité incroyable de résidus miniers sont produits. La proportion de matière extraite par rapport aux déchets produits varie selon la matière, passant par exemple de 1 pour 6 pour le fer, à 1 pour 40 pour le lithium ou le graphite – essentiels pour les batteries. Pour l’or, on parle d’un rapport de 1 pour 1 million! Il faut donc produire une tonne de déchets miniers pour produire 1 gramme d’or. D’ailleurs, M. Lapointe rappelle qu’actuellement, 2 mines sur 3 au Québec sont des mines d’or.

Une fois ces déchets miniers produits, qui contiennent de nombreux contaminants, ils doivent être gérés et stockés de façon responsable. Récemment, Québec a permis à des minières de détruire des lacs et cours d’eau afin d’y entreposer leurs déchets miniers. Selon M. Lapointe, ceci est une pratique digne du 19e siècle qu’il faut absolument stopper avant qu’elle ne devienne courante. D’autant plus que cette pratique n’a pour seul objectif de sauver de l’argent à la minière qui préfère utiliser un “trou” existant plutôt que de construire des digues coûteuses, mais qui sont plus responsables et respectueux des milieux naturels.  

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