Vidéo: L’industrie porcine au Québec et son impact sur l’eau | Vire au vert

Vidéo: L'industrie porcine au Québec et son impact sur l'eau | Vire au vert

6 septembre 2022

L’industrie des mégaporcheries au Québec a pris une telle ampleur au courant des deux dernières décennies, que ses impacts économiques et environnementaux, notamment sur les cours d’eau, se font de plus en plus sentir.  

Le modèle des fermes mégaporcheries est dénoncé par la société civile et les organismes, comme la coalition Mégaporcherie NON merci! qui considèrent que ce type d’industrie n’est pas durable, d’autant plus dans un contexte de changements climatiques. 

Il s’agit d’un type d’élevage très intensif. Une mégaporcherie est un grand bâtiment fermé, dans lequel sont engraissés jusqu’à 4000 porcs, dans un espace très restreint. Une telle industrie, pour l’alimentation des porcs, nécessite l’utilisation de grandes superficies de terres agricoles en monocultures et de quantités conséquentes de pesticides et insecticides, ce qui a des impacts sur la qualité des eaux des rivières. 

Cette industrie a également un impact sur la disponibilité en eau, puisqu’un porc requiert un volume d’eau quotidien variant entre 4,5 et 9 L d’eau. Ce volume peut monter jusqu’à 20 L pour une truite en gestation ou qui allaite. Cela revient à dire qu’une mégaporcherie nécessite un volume d’eau quotidien d’au moins 20.000 L. 

À cela, s’ajoutent les conséquences de l’étalement du lisier dans les champs agricoles destinés à produire l’alimentation des porcs. Le lisier est un effluent mélangé d’eau, d’excréments et d’urine de porc. Lorsque des fortes pluies surviennent, une partie du lisier se retrouve dans les cours d’eau, causant l’eutrophisation des milieux terrestres et aquatiques en phosphore et en nitrates, ce qui est par exemple à l’origine des cyanobactéries dans des lacs.

L’industrie des mégaporcheries a connu une telle croissance qu’on compte aujourd’hui 7,1 millions de porcs produits annuellement, presque autant que le nombre d’habitants. Cela s’explique par le fait que l’industrie porcine au Québec n’a toujours pas de quota, et est concentrée entre les mains de quelques grands entrepreneurs de l’agro-industrie appelés des intégrateurs, qui contrôlent le processus de la naissance à l’assiette. En effet, le nombre de fermes a baissé entre 2006 et 2020, passant de 2454 à 1700, alors que celui des porcs produits a augmenté, pour atteindre en moyenne 4000 porcs par ferme. 

La production porcine est répartie entre quatre principales régions : 49 % des porcs sont produits en Chaudière-Appalaches, 20 % en Montérégie, 11% au Centre-du-Québec, et 7 % en Estrie. Elle dépend des marchés extérieurs, puisque 70% est destinée à l’exportation, principalement en Asie, dont 55 % en Chine. Comparativement en dollars, le Québec exporte 4 fois moins de sirop d’érable que de porcs. 

Parmi les solutions possibles avancées par la coalition Mégaporcheries non merci!  pour améliorer l’agriculture : 

  • Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) doit mettre davantage de moyens dans la surveillance des bandes riveraines. Nous rappelons qu’une bande riveraine est une bande végétalisée naturelle d’une largeur minimale de 10 à 15 mètres, se trouvant entre le milieu aquatique et le milieu terrestre, donc le long des cours d’eau, des lacs et rivières, dans le but de capter les pesticides, insecticides, et matières fertilisantes, de préserver la qualité des eaux naturelles en éviter la contamination dans les cours d’eau. 
  • Les producteurs de l’alimentation pour le bétail doivent favoriser le fumier solide par rapport au lisier, car cela permettrait d’engraisser les sols en évitant les écoulements.

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