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Rapport | Impacts des travaux d’exploration de Nouveau Monde Graphite sur l’eau en Haute-Matawinie

Rapport publié le 27 mai 2025

Des groupes citoyens et écologistes ont préparé un important rapport sur les impacts des activités d’exploration minière de la compagnie Nouveau Monde Graphite (NMG) en Matawinie. À la suite d’une campagne indépendante d’échantillonnage citoyen, le rapport identifie de nombreux cas de concentrations en métaux lourds dans les cours d’eau qui dépassent des critères de protection de l’environnement, vraisemblablement attribuables aux activités d’exploration. Le rapport dénonce également des erreurs méthodologiques préoccupantes dans les évaluations environnementales réalisées par NGM. Les organismes demandent au gouvernement provincial de revoir radicalement l’encadrement de l’exploration minière au Québec.

Il n’existe pratiquement rien qui documente les impacts observés de l’exploration minière sur les écosystèmes du Québec. Ce rapport est donc unique en son genre, puisqu’il contribue à créer de la littérature sur un sujet sous-évalué et dont les impacts multiples sont largement sous-estimés.

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Projet minier Matawinie : un nouveau rapport révèle des impacts sur l’eau de l’exploration pour un minerai «stratégique» dans Lanaudière

27 mai 2025

Saint-Michel-des-Saints, Montréal, le 27 mai 2025  –  Des groupes citoyens et écologistes publient aujourd’hui un important rapport sur les impacts des activités d’exploration minière de la compagnie Nouveau Monde Graphite (NMG) en Matawinie. À la suite d’une campagne indépendante d’échantillonnage citoyen, le rapport identifie de nombreux cas de concentrations en métaux lourds dans les cours d’eau qui dépassent des critères de protection de l’environnement, vraisemblablement attribuables aux activités d’exploration. Le rapport dénonce également des erreurs méthodologiques préoccupantes dans les évaluations environnementales réalisées par NGM. Les organismes demandent au gouvernement provincial de revoir radicalement l’encadrement de l’exploration minière au Québec.

UNE MOBILISATION CITOYENNE FACE AUX MINIÈRES

Préoccupés par les impacts de ces activités sur leur environnement et constatant l’absence totale du ministère de l’Environnement en termes de surveillance environnementale des activités d’exploration, des résidents de Saint-Michel-des-Saints, dont plusieurs sont sympathisants de la Coalition des opposants à un projet minier en Haute-Matawinie (COPH), se sont mobilisés pour effectuer une importante campagne d’échantillonnage des cours d’eau bordant le site exploré par la minière. Ces données ont ensuite été traitées par un laboratoire accrédité.

Ces démarches et la rédaction du rapport publié aujourd’hui ont été soutenues par Eau Secours, la Société pour vaincre la pollution (SVP), la Coalition Québec Meilleure Mine (QMM) et MiningWatch Canada. 

DES CONCLUSIONS PRÉOCCUPANTES

Les conclusions du rapport soulèvent notamment deux enjeux préoccupants. Tout d’abord, les évaluations environnementales de NMG présentent des failles méthodologiques préoccupantes au niveau de la caractérisation initiale du milieu. Ce que la compagnie décrit comme un « état initial » des cours d’eau semble plutôt être un état évalué après que ces cours d’eau aient été détériorés par certaines des activités d’exploration de la minière. Ceci engendre donc des risques que l’encadrement environnemental qui en découle s’en trouve faussé.

De plus, des indices clairs pointent dans la direction d’apports en métaux lourds et en soufre dans les cours d’eau bordant le site minier. Les échantillons présentent notamment une concentration inquiétante en cadmium de 0,69 mg/kg dans les sédiments d’un cours d’eau situé juste à proximité des zones forées, alors qu’aucune concentration en cadmium n’a été détectée dans les sédiments de la station de référence. Les ministères de l’Environnement provincial et fédéral estiment pourtant que dès 0,60 mg/kg, des effets néfastes sur la vie aquatique sont attendus.

Face au manque de rigueur et aux risques de détérioration des cours d’eau, les groupes s’inquiètent de la capacité de NMG à développer un projet minier respectueux de l’environnement, d’autant que les impacts attendus lors de la phase d’exploitation d’une mine éventuelle seraient sans commune mesure avec ce qui a été réalisé jusqu’ici.

UN RESSERREMENT DE LA SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE NÉCESSAIRE

S’appuyant sur les constats dressés dans le rapport, les groupes demandent à NMG de prendre acte des cas de détérioration des milieux hydriques identifiés et de mettre en place des mesures véritablement efficaces de contrôle de la pollution que génèrent ses activités. Il est également essentiel que la compagnie corrige ses erreurs méthodologiques identifiées dans le rapport.

À l’heure actuelle, les activités d’exploration échappent complètement aux processus d’évaluation environnementale et, sauf exception, aucune surveillance gouvernementale n’est prévue pour valider l’application de bonnes pratiques par les minières. Celles-ci bénéficient plutôt d’un régime d’auto-régulation qui leur est dangereusement favorable. Les organismes demandent donc au gouvernement provincial de revoir radicalement l’encadrement de l’exploration minière, en assujettissant tous travaux d’exploration minière à des consultations et des évaluations environnementales préalables.

Citations

« Il n’existe pratiquement rien qui documente les impacts observés de l’exploration minière sur les écosystèmes du Québec. Ce rapport est donc unique en son genre, puisqu’il contribue à créer de la littérature sur un sujet sous-évalué et dont les impacts multiples sont largement sous-estimés. » – Daniel Green, Société pour Vaincre la Pollution

« Il n’est pas normal que les citoyen·ne·s doivent prendre le rôle de chien de garde environnemental des minières. Cela témoigne de déficiences inquiétantes au niveau des capacités ou de la volonté du ministère de l’Environnement à jouer son rôle de gardien du territoire. » – Paul Comeau, Coalition des opposants à un projet minier en Haute-Matawinie

« À l’ère où le gouvernement provincial met les gaz à fond dans son « virage vert », la mobilisation citoyenne et écologiste démontre une fois de plus les dérapages d’un projet minier de la « filière batterie ». Sommes-nous donc à nouveau devant un énième projet soutenu davantage par la foi aveugle de notre gouvernement que par des garanties réelles, notamment en matière de protection de l’eau et des milieux naturels ? » – Émile Cloutier-Brassard, responsable des dossiers miniers, Eau Secours

« Une chose est sûre : les minéraux critiques et stratégiques n’ont rien de vert. Au lieu de chercher à « alléger le fardeau administratif », le gouvernement devrait renforcer la surveillance des activités minières et sanctionner les contrevenants. Encore plus pour cette filière où des centaines de millions de dollars des contribuables sont en jeu. » – Rodrigue Turgeon, avocat, coresponsable du programme national de MiningWatch Canada et co-porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine

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Bref historique et éléments de contexte du projet

Nouveau Monde Graphite Inc. (NMG) projette l’exploitation d’un gisement de graphite à Saint-Michel-des-Saints dans la région de Lanaudière. L’exploitation du gisement devrait produire annuellement 100 000 tonnes de concentré de graphite, sur une durée de 26 ans.

De 2013 à 2019, NMG a mené de vastes campagnes d’exploration minière. La compagnie minière travaille à y développer ce qui pourrait devenir la plus grosse mine à ciel ouvert de graphite en Amérique du Nord. À ce stade, le projet n’est pas soumis à une évaluation environnementale du gouvernement. En 2020, alors que le projet est soumis aux évaluations du BAPE, Nouveau Monde Graphite réalise une étude d’impact comportant des erreurs méthodologiques préoccupantes. 

Le rapport a été envoyé ce matin à la compagnie, au ministère de l’environnement et aux principaux investisseurs du projet minier – Panasonic, General Motors et Investissement Québec. Une présentation du rapport a été donnée à la municipalité de Saint-Michel-des-Saints hier et une invitation a été lancée à la communauté Atikamekw de Manawan. 

Pour plus d’informations

Consultez le rapport complet en cliquant ici…

  • Émile Cloutier-Brassard, responsable des dossiers miniers, Eau Secours : emile@eausecours.org, 514-799-2383
  • Paul Comeau, Coalition des opposants à un projet minier en Haute-Matawinie : 514-776-0034
  • Daniel Green, co-président, Société pour vaincre la pollution : svp.pollution@gmail.com, 514-245-4676
  • Rodrigue Turgeon, avocat, coresponsable du programme national de MiningWatch Canada et co-porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine : rodrigue@miningwatch.ca, 819-444-9226
2025-04-22 - lettre eau douce elections fed canada

Lettre ouverte | La protection de l’eau douce au Canada est non-négociable

22 avril 2025

À l’attention des partis politiques fédéraux et des candidat·e·s aux élections 2025

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L’eau au Canada est une richesse inestimable. La protéger et la défendre doivent être une priorité absolue.

Le président Trump menace d’abroger les accords sur l’eau qui visent à protéger 80 % des réserves d’eau douce de l’Amérique du Nord. 

Parallèlement, le gouvernement étasunien procède au démantèlement de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) et l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). C’est une stratégie dangereuse que d’affaiblir et d’éliminer les initiatives et les lois qui favorisent des écosystèmes partagés. D’autant plus, cette stratégie risque de favoriser les industries extractives et les grandes entreprises

Les écosystèmes aquatiques et les eaux transfrontalières ne sont pas des robinets à ouvrir et fermer pour détourner de grandes quantités d’eau hors de leur bassins versants d’origine. L’eau douce du Canada fait face à des pressions de plus en plus fortes.

Nous, soussignés, exigeons que tous les partis politiques ainsi que tous les candidat·e·s s’engagent à protéger et défendre l’intégrité des bassins versants au Canada, leurs écosystèmes ainsi que tous les accords qui les protègent.

  1. Appliquer et renforcer les politiques de protection de l’eau douce, incluant le Traité relatif aux eaux limitrophes, l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs et le Traité du fleuve Columbia, et toutes les législations canadiennes protégeant l’eau;
  2. S’opposer à la privatisation et l’exportation massive de l’eau, et garantir que la souveraineté autochtone soit respectée et maintenue;
  3. Investir dans la recherche, la restauration et la préservation de l’eau douce; 
  4. Respecter la souveraineté et les droits des nations autochtones sur l’eau, y compris leurs droits inhérents, issus de traités et inscrits dans la législation, qui s’étendent à la gouvernance partagée et à la protection de l’eau.

Les dirigeant·e·s canadiens et autochtones sont les gardien·ne·s de ces terres et de ces eaux.

Ensemble, nous devons garantir que les écosystèmes hydriques d’un océan à l’autre, demeurent sains, pérennes et résilients pour les générations futures.

L’eau douce au Canada n’est pas à vendre.

 

Signataires:

(En ordre alphabétique)

  • 350 Canada
  • Action environnement Basses Laurentides
  • Alberta Wilderness Association
  • AREQ (CSQ)
  • Association Lac Laurel
  • Association pour la protection du lac Labrecque
  • Association pour la santé publique du Québec
  • Association Québécoise de Lutte contre la Pollution Atmosphérique (AQLPA)
  • Ateliers pour la biodiversité
  • Canadian Association of Physicians for the Environment (CAPE)
  • Canadian Health Assoc for Sustainability and Equity (CHASE)
  • Canadian Interfaith Fast For the Climate
  • Canadian Union of Public Employees (CUPE)
  • Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
  • Centre d’interprétation de l’eau de Laval
  • Change On The Ground Projects
  • The ChariTree Foundation
  • Clayoquot Action
  • Climate Caucus
  • Coalition pour une navigation responsable et durable
  • Comité de concertation et de valorisation du bassin de la rivière Richelieu (COVABAR)
  • Conseil central du Montréal métropolitain – CSN
  • Conseil des bassins versants des Mille Îles
  • The Council of Canadians
  • Crooked Creek Conservancy Society of AthabascaA
  • Cyclo Nord-Sud
  • Delta N-90 Trappers
  • Dragonfly Ventures
  • Earthroots
  • Eau Secours
  • Environment Hamilton
  • Environment North
  • Environmental Defence
  • ENvironnement JEUnesse
  • Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
  • Fondation Rivières
  • For Our Kids Alberta
  • Foresight Canada
  • Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets
  • Greenpeace Canada
  • Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau
  • Groupe de recommandations et d’actions pour un meilleur environnement (GRAME)
  • Healthy Waters Lac La Biche
  • Indigenous Climate Action
  • Keepers of the Water
  • Kootenay Lakes Seniors for Climate
  • L’Assomption en transition
  • Land Lovers Network
  • Les AmiEs de la Terre de Québec
  • Living Lakes Canada
  • Madhu Verma Migrant Justice Centre
  • Mères au front
  • Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)
  • Nature Canada
  • Niisitappi 💦 Water Protectors
  • Northern Confluence Initiative
  • Office de la pastorale sociale – Église catholique de Montréal
  • The Ontario Headwaters Institute
  • Organisme de bassin versant de la Yamaska
  • Organisme de bassin versant du fleuve Saint-Jean
  • Organisme de bassins versants de Kamouraska, L’Islet et Rivière-du-Loup (OBAKIR)
  • Organisme des bassins versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent
  • Ottawa Riverkeeper | Garde-rivière des Outaouais
  • Réalité Climatique Canada
  • Regroupement des organismes de bassins versants du Québec
  • Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ)
  • Regroupement Vigilance Énergie Québec
  • Réseau de milieux naturels protégés
  • Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)
  • Sagamok Anishnawbek First Nation
  • Seniors for Climate Action Now!
  • Shapiro & Company
  • Sierra Club Canada
  • The Society of High Prairie Regional Environmental Action Committee
  • Southern Alberta Group for the Environment (SAGE)
  • StopLine5
  • Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
  • TerraVie
  • Travailleuses et travailleurs pour la justice climatique
  • Vigilance OGM
  • Vivre en Ville
  • Water Watchers
  • Wildsight, Conservation Director
  • ZIP des Seigneuries
  • Zone Bayonne
Autres ressources et actualités
2025-04-22 - lettre eau douce elections fed canada

La protection de l’eau douce au Canada est non-négociable

22 avril 2025

85 groupes demandent aux partis et aux candidats fédéraux de faire de la sécurité et de la santé de l’eau douce une priorité au Canada 

LES PARTIS ET CANDIDATS POLITIQUES FÉDÉRAUX DOIVENT RÉAGIR AUX MENACES DU PRÉSIDENT TRUMP ENVERS L’EAU DOUCE AU CANADA : DES ORGANISMES ENVIRONNEMENTAUX ET AUTOCHTONES PUBLIENT AUJOURD’HUI UNE LETTRE OUVERTE EXIGEANT DES ENGAGEMENTS CONCRÈTES.

Toronto-Montréal | Territoires traditionnels des Mississaugas de Credit, des Anishinaabeg, des Haudenosaunee et des Wendat — Un réseau de défenseur·e·s de la protection de l’eau, d’organismes environnementaux et de groupes Autochtones a publié aujourd’hui une lettre ouverte signée par 85 organisations, appelant tous les partis politiques fédéraux et leurs candidat·e·s à s’engager fermement à défendre l’eau douce au Canada.

La menace que représente l’administration Trump, pour l’eau douce au Canada, ne doit pas être sous-estimée. Cette administration a menacé de mettre fin aux accords relatifs à l’eau afin d’exploiter les eaux partagées, tout en démantelant des ministères et initiatives américains qui soutiennent la protection de ces eaux communes — notamment les Grands Lacs — entre les États-Unis et le Canada.

Les signataires de la lettre ouverte demandent à tous les candidat·e·s fédéraux de s’engager à respecter et renforcer les accords bilatéraux existants, de même que la législation canadienne visant à protéger et restaurer l’eau douce. Ils rappellent également que ces engagements doivent respecter la souveraineté autochtone et le droit de l’eau.

Rébecca Pétrin, directrice générale Eau Secours:

“Le droit humain à l’eau doit être défendu sans concession. Nous joignons notre voix à celle de nos partenaires afin que le caractère unique de l’eau soit reconnu par nos leaders gouvernementaux et que sa protection soit renforcée par un cadre législatif canadien rigoureux et cohérent.”

Ashley Wallis, Directrice associée chez Environmental Defence*:

« Il n’y a pas d’économie canadienne ni de souveraineté sans eau douce. Quatre-vingt-onze pour cent des personnes au Canada estiment qu’il est important que les gouvernements protègent l’eau douce et assurent la sécurité hydrique. La défense de son avenir, la restauration et le maintien de sa santé doivent être une priorité pour tous les gouvernements, quels que soient leur parti ou leur position géographique. En aucun cas, l’eau douce du Canada ne doit servir de monnaie d’échange. »

Maude Barlow, cofondatrice du Conseil des Canadiens*:

« Donald Trump veut faire des États-Unis une puissance manufacturière, énergétique et en intelligence artificielle — et pour cela, il lui faut de l’eau, beaucoup d’eau. Le Canada n’a pas d’eau en trop : la plupart des provinces vivent des sécheresses et des feux de forêt chaque été. Nous devons entendre tous les partis politiques affirmer clairement qu’ils défendront sans compromis le patrimoine hydrique du Canada. »

Arlene Slocombe, directrice générale Water Watchers*:

« L’eau a toujours été un puissant facteur de rassemblement. Ce réseau informel d’organisations s’est uni pour adresser un appel commun à tous les candidats et candidates aux élections : s’engager à protéger et à défendre l’intégrité des bassins versants et tous les accords qui les protègent. La population canadienne est unie dans son opposition à l’exportation massive de l’eau. C’est un moment crucial pour faire entendre une voix commune afin de préserver ces eaux précieuses, sources de vie, et de respecter la souveraineté des nations autochtones ainsi que leurs droits inhérents et législatifs en matière d’eau, par une gouvernance partagée des eaux saines, des bassins versants et des écosystèmes qui touchent nos communautés humaines et non humaines. »

Gerry Cheezie, vice-président Keepers of the Water*:

« Les Premières Nations du Canada sont unies par les traités sacrés 1 à 11 et par nos droits ancestraux inhérents sur nos terres, nos eaux et notre air. Pour notre peuple, l’eau, la terre et l’air sont intimement liés dans nos vies — l’un ne peut exister sans l’autre. Ce sont des dons du Créateur, offerts à la naissance de la Terre-Mère, et nous avons la responsabilité sacrée d’en prendre soin. Nous n’avons jamais cédé ni abandonné l’eau, comme les gouvernements et l’industrie voudraient vous le faire croire. Nous avons des droits souverains sur l’eau qui traverse nos territoires. Nous ne renoncerons jamais à ce droit. Les Premières Nations du Canada ont connu l’abus et la mauvaise gestion de l’eau dans ce pays. Nous n’accepterons jamais que notre eau soit vendue. »

Mark Hancock, président national du Syndicat canadien de la fonction publique*:

« Ne vous y trompez pas : la guerre commerciale menée par Donald Trump contre le Canada vise à permettre aux grandes entreprises américaines de tirer profit des services publics canadiens. L’eau est une ressource publique — ce n’est pas une marchandise à acheter ou à vendre pour des investisseurs. Nous devons rester vigilants et combattre la privatisation de l’eau partout où elle se manifeste. Le SCFP est engagé dans ce combat. Je suis fier du travail de notre syndicat pour lutter contre la privatisation de l’eau, et j’encourage tout le monde à soutenir la campagne L’eau, c’est la vie du SCFP. »

Dr John O’Connor, administrateur Keepers of the Water, fondation Safe Drinking Water et l’Association des médecins canadiens pour l’environnement (ACME) *:

« L’eau est à la base de toute vie. Elle doit être traitée en conséquence : protégée, respectée, encadrée, et chérie. Elle est inestimable — et ne devrait donc jamais avoir de prix. Trop souvent, elle est tenue pour acquise et transformée en marchandise. Elle est à nous, et à nous seuls. »

Michelle Woodhouse, Great Lakes governance specialist and Métis/British-Canadian water protector* :

« Les accords sur les eaux partagées sont des piliers essentiels de la diplomatie et de la gouvernance internationales de l’eau entre le Canada et les États-Unis depuis leur création. Ils jouent un rôle crucial dans la préservation de l’intégrité écologique de nos eaux communes et dans la prévention de pratiques non-durables qui pourraient nous mener à une catastrophe. La qualité de vie de nos populations dépend directement de la santé de ces bassins versants partagés, qui soutiennent des économies de plusieurs milliards de dollars. Il est impératif que les dirigeants canadiens et les représentants des Premières Nations demeurent fermes et solidaires pour défendre et protéger ces accords. »

À PROPOS D’EAU SECOURS (https://eausecours.org/)
Eau Secours a pour mission de promouvoir la protection et la gestion responsable de l’eau dans une perspective de santé environnementale, d’équité, d’accessibilité et de défense collective des droits de la population.

À PROPOS D’ENVIRONMENTAL DEFENCE (environmentaldefence.ca)*
Environmental Defence est une organisation canadienne de premier plan en matière de plaidoyer. Elle collabore avec les gouvernements, l’industrie et les citoyen·ne·s pour défendre l’eau propre, un climat sûr et des communautés en santé.

À PROPOS DU CONSEIL DES CANADIENS*
Depuis 1985, le Conseil des Canadiens est un lieu rassembleur pour celles et ceux qui croient qu’un Canada meilleur est non seulement possible, mais nécessaire. Le travail du Conseil repose depuis toujours sur des campagnes stratégiques et opportunes en faveur des valeurs, des programmes sociaux et des politiques progressistes qui nous tiennent à cœur.

À PROPOS DE KEEPERS OF THE WATER (keepersofthewater.ca)*
Keepers of the Water est un regroupement de Premières Nations, de Métis, d’Inuit, d’organisations environnementales, de citoyen·ne·s concerné·e·s et de communautés, qui œuvrent ensemble à la protection de l’eau, de la terre, de l’air et de toutes les formes de vie dans le bassin versant de l’océan Arctique.

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CONSULTEZ LA LETTRE OUVERTE: https://eausecours.org/lettre-ouverte-la-protection-de-leau-douce-au-canada-est-non-negociable/

Pour plus d’information: 

Mathieu Langlois, Eau Secours, communications@eausecours.org, 514 588-5608

Karishma Porwal, Environmental Defence, media@environmentaldefence.ca, 226-988-2123

Eagleclaw Thom, The Council of Canadians, ethom@canadians.org, 613-404-2004

Talon Giroux, Keepers of the Water, communications@keepersofthewater.ca, 587-921-3574

*Ces citations et textes ont été traduits de l’anglais au français

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Visuels VauV élections 2025 - Cdp consensus | 4 avril 2025

Élections : La position des partis fédéraux sur 39 enjeux environnementaux dévoilée

16 avril 2025

Montréal, 16 avril 2025 – Les résultats d’un questionnaire mené auprès des partis fédéraux concernant leurs engagements environnementaux ont été dévoilés aujourd’hui. 

Les questions posées portaient sur des enjeux cruciaux tels que les changements climatiques, la biodiversité, l’eau, la mobilité durable, l’agriculture et l’alimentation, les ressources naturelles et bien d’autres.

Tous les partis y ont répondu, à l’exception du Parti conservateur du Canada. Le Parti libéral du Canada a quant à lui partiellement participé à l’exercice, en envoyant plutôt une lettre sans répondre aux questions de manière spécifique. Le Nouveau Parti démocratique, le Parti Vert et le Bloc Québécois ont répondu à toutes les questions.

Cet exercice non partisan s’inscrit dans une démarche menée par Vire au vert, une coalition d’une vingtaine d’organisations de la société civile québécoise, et a pour objectif de fournir à l’électorat les informations nécessaires pour faire un choix éclairé.

Le questionnaire a été envoyé aux cinq principaux partis politiques en février 2025. Plusieurs relances ont été faites auprès de tous les partis depuis cette première approche.

L’environnement demeure une priorité

« Malgré une campagne électorale dominée par la situation avec les États-Unis, nous savons que l’action climatique et la protection de la nature demeurent des priorités pour une large proportion de la population », expliquent les organisations membres de Vire au Vert. 

Un récent sondage commandé par la Fondation David Suzuki confirme en effet que l’environnement demeure une priorité pour la population québécoise et canadienne, alors que près de 4 personnes sur 5 (79 %) au Québec et plus de 2 personnes sur 3 (69 %) estiment que le prochain gouvernement fédéral doit prioriser l’action climatique et la protection de la nature.

Des organisations environnementales canadiennes publient également aujourd’hui les réponses des partis à 10 autres questions portant sur l’environnement.

« C’est alarmant de constater que les enjeux environnementaux sont relégués au second plan dans le discours politique alors qu’ils sont indissociables des questions sociales et économiques : on pense au coût de la vie ou à la santé, par exemple. Nous espérons que notre démarche encouragera la population à se rendre aux urnes et à faire entendre sa voix en appuyant les partis prêts à faire ce qu’il faut pour créer un avenir durable et équitable », ajoutent les membres de Vire au vert.

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À propos de Vire au vert

Vire au vert est une initiative de mobilisation citoyenne qui met les enjeux environnementaux au cœur des élections au Québec. Cette initiative se veut un espace destiné aux citoyens et citoyennes et aux élues et élus pour s’informer et se mobiliser sur les enjeux environnementaux lors des élections.

Partenaires de Vire au vert pour les élections fédérales 2025 : 

 

Accès transports viables, l’Association pour la santé publique du Québec, l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), le Centre d’écologie urbaine, la Coalition Québec meilleure mine, Eau Secours, ENvironnement JEUnesse, Équiterre, la Fondation David Suzuki, la Fondation Rivières, le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, le Front étudiant d’action climatique (FÉDAC), Mères au front, Nature Québec, Piétons Québec, Réalité climatique Canada, le Réseau des femmes en environnement, le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement, Trajectoire Québec, Vélo Québec, Vigilance OGM et Vivre en Ville.

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Élections : 4 des 5 partis fédéraux s’engagent à respecter le Consensus québécois en environnement

4 avril 2025

Montréal,  4 avril 2025 – À l’aube des élections fédérales, quatre des cinq principaux partis politiques – le Bloc Québécois, le Nouveau Parti démocratique (NPD), le Parti libéral (PLC) et le Parti vert – se sont engagés à respecter le Consensus québécois en environnement dans le cadre de l’élaboration de leurs plateformes politiques respectives. 

Cette initiative, portée par la coalition Vire au vert – qui regroupe une vingtaine d’organisations de la société civile québécoise – représente le « strict minimum » à respecter pour assurer la crédibilité des propositions environnementales des plateformes électorales aux yeux de l’électorat du Québec.

Quant au Parti conservateur du Canada (PCC), il n’a toujours pas signifié d’appui au Consensus, et ce, malgré de multiples communications initiées par Vire au vert depuis le lancement du Consensus en octobre dernier.

« On a donné beaucoup de temps aux partis pour qu’ils puissent prendre position, même si pour nous, ce consensus représente le strict minimum à respecter en matière d’environnement. Les élections approchent à grands pas et l’électorat du Québec a le droit de savoir où logent leurs potentiels élu(e)s sur ce plan », affirment les groupes membres de la coalition.

« Qui nous sommes »

La coalition Vire au vert rappelle que le Consensus québécois ne constitue en rien une liste de souhaits idéalistes ou radicaux, mais plutôt une série de grands principes à respecter sur le plan climatique et environnemental.

Par exemple, notre eau, nos lacs et nos rivières sont des richesses collectives précieuses que nous voulons protéger contre la pollution, et nos terres agricoles sont cruciales pour notre résilience alimentaire. Voyez l’ensemble des éléments du Consensus.

« Il s’agit d’une série de choix politiques et sociaux qui ont façonné le développement du Québec, qui représente qui nous sommes comme nation, comme peuple », concluent les groupes.

 

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À propos de Vire au vert

Vire au vert est une initiative de mobilisation citoyenne non partisane qui met les enjeux environnementaux au cœur des élections au Québec. Cette initiative se veut un espace destiné aux citoyens et citoyennes ainsi qu’aux élu(e)s pour s’informer et se mobiliser sur les enjeux environnementaux lors des élections.

Partenaires de Vire au vert pour les élections fédérales 2025

Accès transports viables, Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), Centre d’écologie urbaine, Coalition Québec meilleure mine, Eau Secours, ENvironnement JEUnesse, Équiterre, Fondation David Suzuki, Fondation Rivières, Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, Front étudiant d’action climatique (FÉDAC), Mères au front, Nature Québec, Piétons Québec, Réalité climatique Canada, Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec, Réseau des femmes en environnement, Trajectoire Québec, Vélo Québec, Vigilance OGM, Vivre en Ville.

Pour plus d’information :

Anthony Côté Leduc
514-605-2000
media@equiterre.org

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Mémoire | Évaluation régionale de la région du fleuve Saint-Laurent

Commentaires déposés le 28 mars 2025

Explication du mandat selon le site de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada: « Une évaluation régionale de la région du fleuve Saint-Laurent sera réalisée afin de mieux comprendre les effets potentiels des développements passés, présents et futurs. L’Agence d’évaluation d’impact du Canada et les partenaires autochtones dirigent conjointement l’évaluation régionale et donneront aux communautés et organisations autochtones, aux organisations non gouvernementales et gouvernementales ainsi qu’au public la possibilité d’y participer de manière significative pour déterminer les activités, les résultats et les limites appropriés. L’évaluation régionale servira, entre autres, à éclairer les futures évaluations d’impact et les décisions fédérales spécifiques aux projets dans cette région.»

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Bâillon sur le PL 93 : Brimer notre démocratie et nos milieux naturels pour satisfaire une entreprise américaine

27 mars 2025

Crédit image: Cette série de photos provient d’une étude remise au gouvernement, mais que ce dernier a refusé de rendre public. Le Devoir en a obtenu une copie d’une autre source et a partagé ces images.

Québec, le 27 mars 2025 – Plusieurs groupes environnementaux unissent leur voix afin de dénoncer l’impensable : le gouvernement Legault plie devant le lobby d’une entreprise américaine et impose le bâillon sur le projet de loi 93 afin d’accélérer son adoption. Malgré une véritable levée de boucliers de l’ensemble de la société, le gouvernement ignore complètement les souhaits de la population et le consensus scientifique afin d’offrir en cadeau le terrain de la Ville de Blainville à Stablex. 

Imposer un bâillon sur une loi aussi controversée et critiquée – notamment par des experts en droit – va entièrement à l’encontre de la démocratie. Cette mesure est d’autant plus inquiétante et consternante que le gouvernement l’emploie uniquement pour satisfaire aux exigences et menaces de Stablex qui veut entamer la destruction du terrain avant le 15 avril, date à laquelle prend effet la loi fédérale sur la protection de l’habitat des oiseaux migrateurs. C’est un dangereux précédent.

La majorité des intervenants qui se sont prononcés lors de la commission parlementaire considèrent que continuer d’enfouir des déchets toxiques en milieu urbain jusqu’en 2065 est une aberration. La bombe toxique, enfouie pour l’éternité, représente déjà un grave danger pour les citoyens de Blainville et ceux du Québec tout entier. Avons-nous oublié également que, sur le nouveau terrain offert en cadeau par notre gouvernement à la compagnie américaine Stablex, il ne s’agit pas que d’enfouissement mais également d’empilement de déchets toxiques pouvant représenter la hauteur d’un édifice de plusieurs étages? Nous laisserons cette empreinte toxique à une multitude de générations à venir.

De plus, les groupes s’insurgent que le gouvernement ait balayé du revers de la main la demande répétée de tenir une commission d’enquête publique sur la gestion des déchets dangereux au Québec. Cette recommandation, formulée par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), a été réitérée par l’Union des municipalités du Québec, la Fédération des municipalités du Québec, des avocats spécialisés en environnement ainsi que par les groupes environnementaux. Le gouvernement s’entête ainsi à continuer sans stratégie à long terme pour la gestion de ces déchets à haut potentiel d’impacts sur l’économie, la santé humaine et l’environnement. C’est d’ailleurs cette absence de politique à jour qui a projeté le Québec dans cette impasse face à Stablex, selon les groupes. 

Finalement, un manque flagrant de transparence dans la gestion des déchets dangereux a été révélé depuis le début des démarches de Stablex pour l’agrandissement de son site, notamment concernant les déplacements transfrontaliers de ceux-ci. Les groupes réitèrent leur demande de déclencher une commission d’enquête sur la gestion des déchets dangereux pilotée par le BAPE afin de faire la lumière sur les pratiques en cours. Ils continueront à se mobiliser et à fouiller le dossier pour lever le voile sur les problématiques de la gestion des déchets dangereux au Québec. 

Citations: 

« Que notre gouvernement se plie aux menaces d’une entreprise américaine et de ses actionnaires est juste impensable! Ces actionnaires ne se soucient aucunement de nos milieux naturels qui seront saccagés et des risques de contamination pour l’eau dans la région. C’est vraiment une triste journée pour la démocratie québécoise. » Rébecca Pétrin, directrice générale d’Eau Secours

« Le gouvernement Legault, faisant fi de l’avis du BAPE, des citoyens, des groupes environnementaux, des municipalités et des experts en droit, n’aura écouté qu’une seule voix, celle d’une entreprise américaine importatrice de déchets dangereux, démontrant le peu d’importance qu’il accorde aux consultations, mais aussi à la notion même d’acceptabilité sociale. » Martin Legault, coordonnateur pour le MARE (Mouvement d’action régional en environnement)

« Il n’y a pas d’acceptabilité sociale quant à l’expansion du site de Stablex…écoutez et entendez nous! » Pascale Robert, Mères au front de Rivière-des-Mille-Îles

« Où est la conscience du gouvernement quant à ses responsabilités envers la santé environnementale et donc humaine, envers les services collectifs que nous rend cet espace naturel ? Comment ne pas s’inquiéter en voyant les arguments tortueux et fallacieux qui sont mis de l’avant par le gouvernement, et la position de confrontation qu’il adopte envers les municipalités et une large partie de la population ? L’acceptabilité sociale de ce projet de loi est inexistante, et un bâillon est un dangereux précédent anti-démocratique et anti-nature. » – Patricia Clermont, porte-parole de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME)

« En faisant sien les arguments du promoteur que sont l’urgence et la menace d’un bris de service, le gouvernement s’apprête à prendre une décision qui pourrait avoir de graves conséquences sur les plans tant social, environnemental qu’économique et ce, pour des décennies à venir. » Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED)

 

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Signataires:

Eau Secours
Mouvement d’action régionale en environnement (MARE)
Coalition Alerte à l’Enfouissement R-D-N (CAER)
Mères au front de Rivière-des-Mille-Îles
Société pour Vaincre la Pollution (SVP)
Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME)
Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED)
Fondation Rivières

Contacts médias:

Mathieu Langlois
Responsable des communications, Eau Secours
communications@eausecours.org
514 588-5608

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La nationalisation de l’eau est une fausse bonne idée

La protection et la conservation de l’eau au Québec ne passent pas par la nationalisation. L’eau est une ressource vitale pour les êtres humains ainsi que pour tout le vivant. La mettre dans la même catégorie que des ressources marchandes comme les minéraux critiques ou encore la comparer à la production d’électricité est une grave erreur. Il faut se tenir loin des projets qui cherchent à donner une valeur marchande à l’eau. Sa valeur est inestimable.