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Danville devient la deuxième Communauté bleue du Québec

Danville, le 28 janvier 2019 – Eau Secours est fière de remettre la certification Communauté bleue à la ville de Danville. La remise s’est tenue à l’Hôtel de Ville de Danville en présence de la directrice générale d’Eau Secours. Danville devient ainsi la deuxième Communauté bleue du Québec, après Amqui.

Pour obtenir la certification Communauté bleue, une ville doit s’engager à : 1) Reconnaître le droit humain à l’eau et aux services d’assainissement; 2) Promouvoir des services d’eau potable et d’eaux usées financés, détenus et exploités par le secteur public; et 3) Interdire la vente d’eau embouteillée dans les édifices publics et lors des événements municipaux. Eau Secours se réjouit de voir une deuxième municipalité québécoise devenir Communauté bleue quelques mois seulement après le lancement officiel de la campagne. « Nous sommes heureux de pouvoir compter sur une ville comme Danville qui démontre depuis longtemps son leadership au niveau de la protection de l’environnement », explique la directrice générale d’Eau Secours, Mme Alice-Anne Simard.

Eau Secours tient aussi à féliciter les bénévoles ainsi que l’administration de Danville qui ont travaillé à faire de la petite municipalité une Communauté bleue. « Il y a beaucoup à faire dans la région de l’Estrie en ce qui concerne la protection et la gestion responsable de l’eau. Je pense entre autres à la mobilisation contre l’agrandissement du dépotoir Coventry et aux initiatives citoyennes qui demandent à la ville de Sherbrooke d’abolir la vente d’eau embouteillée sur son territoire. Nous sommes ravis de voir que les citoyens et les citoyennes de la région se mobilisent afin de protéger l’eau et l’environnement et nous espérons que cette mobilisation s’étendra aux municipalités avoisinantes », affirme Mme Simard.

Plusieurs villes au Canada et à l’international sont devenues dans les dernières années des Communautés bleues, incluant des grandes villes comme Paris, Berlin et Victoria. Eau Secours invite les villes québécoises à rejoindre ce mouvement mondial grandissant pour la cause de l’eau. « Pour le moment, Danville et Amqui sont les seules Communautés bleues du Québec, mais nous misons sur plusieurs villes un peu partout dans la province. Nous avons une équipe de bénévoles très actifs qui sont à pied d’œuvre pour que des villes comme Saint-Fulgence, Trois-Rivières, La Minerve et même Montréal deviennent des Communautés bleues », explique Mme Simard.

Eau Secours souhaite aussi soutenir les personnes qui veulent voir leur collectivité devenir une Communauté bleue, par la création et la diffusion d’une boîte à outils de mobilisation et un accompagnement. « Il se passe quelque chose d’exceptionnel au Québec en ce moment. La mobilisation citoyenne pour la protection de l’environnement bat son plein. Nous souhaitons surfer sur cette vague et encourager les citoyens et les citoyennes à se mobiliser aussi pour la cause de l’eau. L’eau est un bien commun et nous avons tous et toutes la responsabilité d’en prendre soin », conclut Mme Simard.

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Un mouvement se lève pour réclamer une évaluation globale du projet Gazoduq/Énergie Saguenay

Communiqué de presse – Pour diffusion immédiate

Saguenay, Québec et Montréal, 9 janvier 2019 – Un large mouvement d’organisations citoyennes et environnementales réclame du gouvernement du Québec qu’il exige une seule évaluation environnementale globale du projet Gazoduq/Énergie Saguenay. Celle-ci irait de la construction du pipeline gazier jusqu’au terminal maritime, en passant par l’usine de transformation du gaz en gaz naturel liquéfié (GNL). Les groupes estiment que ce n’est qu’avec une évaluation globale de ce type que l’on pourra juger des impacts de ce projet sur le Fjord, sa biodiversité (notamment sur les bélugas) et sur le climat par le calcul des gaz à effet de serre (GES) générés par l’ensemble du projet, en amont et en aval.

Actuellement, l’entreprise GNL Québec S.E.C a plutôt choisi de tronçonner son projet et de le faire évaluer séparément par les autorités provinciales et fédérales. Pour les groupes, il s’agit d’une manoeuvre visant à mystifier le public et à masquer les impacts cumulatifs du projet.

Les groupes réclament donc du gouvernement Legault qu’il exige une seule évaluation globale du projet (incluant les émissions de GES en amont et en aval, le pipeline gazier, l’usine de GNL, le terminal et le transport maritime), et qu’il fasse appliquer les modalités de l’entente Canada-Québec de 2010 qui prévoit l’établissement d’une commission d’examen conjointe Québec-Ottawa dans des projets qui touchent les deux juridictions.

Des délais et un format de consultation inacceptables
Dans ce contexte, le lancement en catimini d’une consultation sur la partie gazoduc du projet (une annonce discrète dans un quotidien régional) le 19 décembre, à la toute veille du congé des Fêtes, apparaît tout à fait inapproprié. En effet, le public doit d’ici le 18 janvier prochain signifier ses commentaires sur le site du MELCC concernant les enjeux que l’évaluation provinciale du projet devrait aborder. Et il doit le faire sur un formulaire ne permettant que trois blocs de 250 mots chacun soit 750 mots au total pour commenter un document de… 50 pages.

Les groupes demandent donc au gouvernement, de concert avec l’entreprise, de convenir d’un délai et d’un format plus respectueux des règles de l’art en consultation publique. Ils ne manqueront pas de souligner lors de cette consultation le caractère essentiel d’une évaluation du projet dans son ensemble.

Un projet qui rappelle Énergie Est par son ampleur
Le projet Gazoduq/Énergie Saguenay de GNL Québec S.E.C vise à exporter du gaz fossile de l’Ouest canadien jusqu’au Saguenay, où il doit être liquéfié et transporté par voie maritime jusqu’aux marchés internationaux, notamment l’Asie. Le projet initié par des investisseurs américains représenterait au total des coûts de près de 14 milliards de dollars canadiens (4,5 G$ pour le gazoduc; 9,5 G$ pour l’usine, les réservoirs de stockage et le terminal maritime). Rappelons que le gaz qui serait exporté serait d’origine fossile et que le projet augmenterait de manière significative le trafic maritime sur le Fjord-du- Saguenay et dans une large portion de l’habitat essentiel des bélugas du Saint-Laurent.

Citations
Pour Christian Simard de Nature Québec, « Il est inacceptable d’user d’un artifice juridique pour diviser ce projet en deux et le faire évaluer selon deux processus totalement différents. Sans gazoduc, pas d’usine et sans usine, pas de gazoduc. Il doit y avoir une évaluation globale de ce projet sans quoi il sera impossible d’en évaluer correctement les impacts sur l’environnement et le climat. »

Pour Patrick Bonin de Greenpeace, « Le projet de gazoduc cache un projet beaucoup plus important qui consiste à augmenter la production de gaz fossile (qui requiert majoritairement de la fracturation hydraulique) pour ensuite l’exporter massivement. Ce projet est complètement incompatible avec la lutte contre les changements climatiques et son évaluation doit absolument inclure toute la pollution qu’il génèrera, incluant celle liée à la production et la consommation des hydrocarbures. »

« Le projet présenté, quand on le cumule avec les autres projets industriels sur le Saguenay, est incompatible avec la Loi sur les espèces en péril qui protège l’habitat du béluga du Saint-Laurent, une espèce en voie de disparition. Il entre aussi en contradiction avec la Stratégie maritime du Québec qui prévoit la création d’aires marines protégées et la limitation des impacts de la navigation », indique Sophie Paradis, directrice pour le Québec au sein du Fonds mondial pour la nature (WWF Canada).

« Annoncer une consultation de 30 jours le 19 décembre, à la veille du congé des Fêtes, c’est de la mauvaise foi, de la poudre aux yeux pour faire croire qu’on va chercher le consentement de la population, pourtant essentiel. Ce consentement à des projets gaziers n’existe pas, on l’a vu en décembre dans le sondage commandé par le promoteur! », a déclaré Anne Gilbert-Thévard, de la Coalition Fjord.

« Le corridor déboisé de plus de 30 mètres de large que nécessite le pipeline gazier de l’Abitibi au Saguenay créerait, en plus de fracturer de façon permanente des habitats fauniques importants, un dangereux précédent qui ouvrirait éventuellement la porte au transport de pétrole brut. Nous, à l’Action boréale, n’acceptons pas que nous tentions de faire passer par l’arrière au nord, ce qui est inadmissible de passer par l’avant, au sud. No way. », indique pour sa part Henri Jacob, de l’Action boréale.

Signataires :
Action Boréale
Action Climat Outaouais (précédemment STOP Oléoduc Outaouais)
Action Environnement Basses-Laurentides
Citoyens au Courant de Vaudreuil-Soulanges
Coalition Climat Montréal
Coalition Fjord
Collectif de l’Anse-à-Pelletier
Collectif de la Batture
Collectif du Lac St-Jean contre le gazoduc
Collectif Lac St-Jean contre le gazoduc
Comité de citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain
Comité de défense et de décolonisation des territoires – Victoriaville
Comité vigilance hydrocarbures de la MRC des Chenaux
Comité vigilance hydrocarbures de Lavaltrie
Comité Vigilance Hydrocarbures des municipalités de la MRC de Maskinongé
Comité Vigilance Hydrocarbures Repentigny
Comité vigilance hydrocarbures Saint-Sulpice
Eau Secours
Équiterre
Fondation Coule pas chez nous
Fondation David Suzuki
Fonds mondial pour la nature (WWF Canada)
Greenpeace Canada
Le Collectif de l’Anse à Pelletier
Le Collectif de Sainte-Rose-du-Nord
Les Amis de la Chicot de Saint-Cuthbert
Mobilisation Climat Trois-Rivières
Montmagny en transition
Mouvement écocitoyen UNEplanète
Nature Québec
Pétroliques Anonymes
Prospérité sans pétrole – Rimouski
Regroupement vigilance hydrocarbures Québec
Société pour la nature et les parcs, section Québec (SNAP Québec)
Union paysanne

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Eau Secours, Fondation Rivières et Nature Québec lancent une campagne pour arrêter les déversements d’eaux usées

Québec, le 26 novembre 2018 – Au lendemain des déversements de millions de litres d’eaux usées non-traitées par Longueuil et Shawinigan dans le fleuve Saint-Laurent et les rivières Shawinigan et Saint-Maurice, Eau Secours, la Fondation Rivières et Nature Québec lancent une campagne pour exhorter le gouvernement à mettre en place des solutions afin d’arrêter ces déversements et de mieux les encadrer s’ils sont absolument nécessaires.

« Les déversements d’eaux usées semblent être la norme au Québec et on sent que les gens sont vraiment découragés par la situation. Les élus nous disent que ces déversements sont inévitables, mais c’est faux. Plusieurs solutions existent; tout ce qu’il manque, c’est un peu de volonté politique », explique Alice-Anne Simard, directrice générale d’Eau Secours. Les solutions proposées par les groupes incluent la constitution par le gouvernement d’une équipe d’experts en gestion des eaux usées, un encadrement des 93 municipalités qui déversent constamment leurs eaux usées sans traitement, une interdiction formelle d’effectuer des déversements sans autorisation du ministère de l’Environnement, une amende imposée aux municipalités en fonction des volumes d’eaux usées déversés et des mesures d’aménagement du territoire qui s’attaquent au problème en amont, comme réduire l’imperméabilité des sols et aménager des infrastructures vertes.

Une pétition qui s’adresse à François Legault ainsi qu’aux deux ministres impliquées dans le dossier a été mise en ligne. Les écologistes invitent les différents appareils gouvernementaux à travailler en collaboration afin d’alléger les processus et de raccourcir les délais. « Il y a un manque de cohésion au sein du gouvernement. Présentement, c’est le ministère de l’Environnement qui récolte les données sur les déversements, mais c’est le ministère des Affaires municipales qui donne l’argent aux municipalités pour qu’elles se conforment au règlement. Le problème, c’est que les deux ne se parlent pas », déplore Alain Saladzius, président de la Fondation Rivières.

Dans les dernières années, Gatineau, Québec et Trois-Rivières ont chacune déversé des millions de litres d’eaux d’égout, en plus de Montréal qui en a déversé 5 milliards de litres lors du fameux flushgate de 2015. Même si ces déversements ont été largement médiatisés, ils ne sont que la pointe de l’iceberg : il y a eu 62 000 déversements au Québec en 2017, comparativement à 1 300 déversements en Ontario. « Le Québec a un sérieux problème et la situation ne s’améliore pas. Il n’y a eu aucune réduction des déversements depuis que des statistiques sont disponibles. C’est un manque de contrôle flagrant de la part du gouvernement du Québec! Il faut s’attaquer rapidement au problème, surtout que la CAQ a fait des promesses à ce sujet en campagne électorale », explique Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

Les groupes environnementaux s’inquiètent des impacts que ces déversements peuvent avoir sur les écosystèmes et la santé. Les eaux d’égout non-traitées causent des dommages aux espèces aquatiques, se répercutent dans la chaîne alimentaire et, dans certains cas, peuvent poser des risques pour les humains qui boivent l’eau des rivières et du fleuve Saint-Laurent où ces eaux usées sont déversées. « Le gouvernement doit changer les politiques qui permettent aux municipalités de polluer nos cours d’eau. Sans oublier que les déversements pourraient devenir plus fréquents à cause du vieillissement des infrastructures et des changements climatiques. On veut donc que le gouvernement agisse rapidement avant que la situation empire », conclut Mme Simard.