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Nouveau projet de loi sur l’eau: un coup de pagaie encourageant pour la gestion de l’eau au Québec

Eau Secours accueille favorablement le nouveau projet de loi sur l’eau déposé aujourd’hui par le ministre de l’Environnement. Selon l’organisme, le projet de loi constitue une avancée pour la gestion durable et intégrée de l’eau, malgré qu’il faudra attendre la publication des règlements associés pour en avoir un portrait complet. 

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Communiqué: Nos gouvernements sommés d’agir face à la menace de la financiarisation de l’eau déjà présente au Québec

Communiqué: Eau Secours, le Blue Planet Project, l’Agora des habitants de la Terre et l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) ont fait parvenir une lettre à messieurs Steven Guilbeault et Benoit Charette afin de les sommer d’agir face à la menace de la spéculation sur l’eau en marge de la Conférence sur l’eau des Nations Unis à New York qui se termine le 24 mars.

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Lettre: L’eau, notre ressource la plus critique, déjà entre les mains de spéculateurs boursiers au Québec

Eau Secours, le Blue Planet Project, l’Agora des habitants de la Terre et l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) ont fait parvenir une lettre à messieurs Steven Guilbeault et Benoit Charette afin de les sommer d’agir face à la menace de la spéculation sur l’eau en marge de la Conférence sur l’eau des Nations Unis à New York qui se termine le 24 mars.

La Ville de Montréal demande une gestion plus transparente de l'eau

La Ville de Montréal ajoute sa voix à celles de plusieurs autres municipalités pour demander que les données de prélèvements d’eau soient rendues publiques

2 novembre 2022

La Ville de Montréal a adopté, le lundi 24 octobre dernier, une résolution lors de son conseil municipal demandant au gouvernement du Québec de “prioriser une gestion durable et transparente de l’eau en modifiant le cadre juridique de manière à conférer explicitement un caractère public aux données relatives à tous les prélèvements d’eau déclarés au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.”

À l’instar de Montréal, Rivière-du-loup et Roberval ont adopté une résolution dans le même sens, la même journée. Ces 3 municipalités ont ainsi joint leur voix à celles des MRC de Soulange-Vaudreuil, de Matawinie et de Rouville ainsi que celles des municipalités de Saint-Élie-de-Caxton, Roberval et Saint-Gabriel-Lalemant qui ont toutes adopté des résolutions pour demander plus de transparence au cours des dernières semaines. 

Eau Secours et le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) invitent les acteurs municipaux à suivre le leadership de ces municipalités en adoptant à leur tour une résolution similaire demandant au gouvernement du Québec de lever le secret sur les prélèvements d’eau. Rappelons qu’en juin dernier, l’Assemblée nationale a adopté une motion réitérant que «la gestion durable de l’eau repose sur la transparence» et invitant à une réflexion sur une modification du cadre juridique pour que les informations sur les quantités d’eau prélevées aient un caractère public.

Envoyez le modèle de résolution à votre municipalité dès maintenant pour l’inviter à demander au gouvernement une meilleure gestion de l’eau et de respecter sa promesse de revoir les mécanismes liés à celle-ci pour assurer plus de transparence.

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Les groupes environnementaux exigent des gestes forts pour les 100 premiers jours du gouvernement Legault

Des membres de l’initiative Vire au vert félicitent le nouveau gouvernement et tous les député(e)s élu(e)s. Bien que l’environnement ait occupé une place inédite dans la dernière campagne, plusieurs angles morts demeurent et les organisations réclament des engagements climatiques renforcés pour les 100 premiers  jours du prochain mandat de la CAQ.

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Accès aux données sur l’eau: Saint-Élie-de-Caxton adopte une résolution pour demander plus de transparence

25 septembre 2022

Le 6 septembre dernier, la municipalité de Saint-Élie-de-Caxton a adopté une résolution demandant au gouvernement du Québec de prioriser une gestion durable et transparente de l’eau en modifiant le cadre juridique de manière à conférer explicitement un caractère public aux données relatives à tous les prélèvements d’eau
déclarés au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).

Consultez le procès verbal du conseil municipal de Saint-Élie-de-Caxton en cliquant ici…

La municipalité joint sa voix à celles des 23 municipalités de la MRC Vaudreuil-Soulange qui a adopté une résolution similaire en août dernier. 

Rappelons qu’au Québec, la gestion durable de l’eau repose sur une approche intégrée et participative qui ne peut être mise en œuvre de manière efficace sans l’accès du public à ces données importantes. Dans le contexte actuel, le public est empêché de connaître notamment les effets cumulatifs de ces prélèvements sur la ressource.

D’ailleurs, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, le 1er juin dernier, une motion rappelant que «la gestion durable de l’eau repose sur la transparence» et invitant à une réflexion sur une modification du cadre juridique pour que les informations sur les quantités d’eau prélevées aient un caractère public.

Aidez-nous à rappeler au gouvernement cet engagement pré-électoral pour qu’il le concrétise dans les plus brefs délais. Envoyez le modèle de résolution préparé par le Centre québécois du droit de l’environnement à votre élu(e) municipal dès maintenant afin que votre municipalité prenne position pour plus de transparence dans la gestion de l’eau. 

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Vidéo: L’accès public à nos plans d’eau | Vire au vert

Vidéo: L'accès public à nos plans d'eau | Vire au vert

23 septembre 2022

Le Québec regorge de plans d’eau! Cependant, comment se fait-il que la population ait de plus en plus de difficulté à y accéder? André Bélanger, directeur général de la Fondation Rivières, explique que plus on s’approche des grands centres, plus il est difficile de trouver un accès public à un plan d’eau. Il faut savoir que les plans d’eau et leurs berges sont publics, et donc théoriquement accessibles à toutes et tous, mais le paradoxe se trouve dans la possibilité de restreindre l’accès en privatisant tous les terrains autour de l’étendue d’eau. Cette situation fait en sorte que la majorité des accès sont devenus privés, là exactement, où se trouvent la majorité des personnes désirant accéder à l’eau. Ce phénomène est parfois déclenché par un désir de protection des plans d’eau par des municipalités qui voient l’affluence augmenter. L’objectif est souvent de protéger les écosystèmes et de favoriser l’accès à leur résidants. 

Une problématique complexe

Or, selon M. Bélanger, la situation est d’autant plus complexe puisqu’on ne peut plus simplement rouvrir ces accès-là de manière débridée étant donné que le cadre législatif actuel n’est pas à jour. Présentement, il n’y a aucune réglementation qui limite la vitesse des bateaux, qui limite le nombre de bateaux ou qui vise à réduire l’impact sur l’environnement des embarcations. Il faut donc s’attaquer à ce renouvellement du cadre législatif tout en travaillant à améliorer les accès publics aux plans d’eau. 

Ceci passe inévitablement par un recadrage du débat public selon la Fondation Rivières. Par exemple, M. Bélanger explique qu’il faut voir une rivière comme on voit les rues d’aujourd’hui en ville: une zone protégée pour les piétons, une zone pour les vélos et une zone pour les autos. Appliqué à une rivière, nous aurions une zone pour les nageurs, une zone pour les embarcations légères et une autre pour les bateaux à moteur. Comment y arriver? Afin que cette cohabitation soit possible et que le partage des cours d’eau soit amélioré, il faut changer les lois au niveau fédéral et provincial. Ces changements devront obligatoirement prendre en compte les impacts des activités sur la qualité de l’eau précise M. Bélanger. Plusieurs activités, qui ne sont actuellement pas réglementées, ont de graves impacts sur la santé des plans d’eau. On peut penser notamment aux bateaux pour faire du wakeboard qui créent de grosses vagues artificielles et qui peuvent accélérer dangereusement l’érosion des berges s’ils ne restent pas au centre du cours d’eau. Cette érosion à des conséquences désastreuses menant à la libération de phosphore, la création d’algues bleues et éventuellement au vieillissement prématuré du lac. 

L’eau est-elle assez propre pour se baigner?

La qualité des plans d’eau du Québec s’est grandement améliorée depuis les 40 dernières années, au point où M. Bélanger affirme que c’est un mythe cette idée de cours d’eau impropres à la baignade! Le Québec s’est massivement doté de services d’assainissement des eaux qui ont grandement amélioré la qualité des milieux hydriques. Ce qui fait qu’à beaucoup d’endroits, l’eau est de très bonne qualité, pendant l’été. D’ailleurs, la Fondation Rivières suit la qualité de l’eau dans 51 lieux autour de Montréal depuis 20 ans et à trouvé qu’à 50 de ces endroits, l’eau est toujours bonne pour la baignade! À l’automne et au printemps c’est moins sûr puisque la principale source de contamination vient des déversements d’eau usés. L’eau est de meilleure qualité qu’on ne le croit, il faut se la réapproprier. 

Comment bonifier l’accès public aux plans d’eau? 

Pour les municipalités désirant ouvrir des accès pour la baignade, la première étape est de faire une évaluation de la baignabilité, soit de regarder s’il y a des risques, s’il y a un potentiel et quels seraient les protocoles pour la population. La Fondation Rivières accompagne d’ailleurs plusieurs municipalités dans ce processus. 

Du côté de la population, pour faire pression auprès des gouvernements, on peut organiser ou participer au Grand Splash. Ces événements de réappropriation de nos cours d’eau servent à envoyer un message clair au gouvernement du Québec et, par le fait même, à mobiliser les municipalités pour qu’elles s’engagent également à lutter pour améliorer l’accès aux plans d’eau. 

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Vidéo: L’importance des milieux naturels dans le cycle de l’eau | Vire au vert

Vidéo: L'importance des milieux naturels dans le cycle de l'eau | Vire au vert

20 septembre 2022

Les milieux naturels jouent un rôle crucial dans la protection de nos réserves d’eau douce et donc de l’accès à l’eau potable au Québec. Comme on le dit souvent, tout est lié, et ceci est particulièrement vrai lorsqu’on regarde comment les milieux naturels sont liés au cycle de l’eau. Pourquoi, alors, voit-on disparaître encore et encore ces milieux si essentiels? 

Qu’est-ce que le cycle de l’eau? C’est le mouvement de l’eau qui s’effectue à l’échelle planétaire tout comme à l’échelle régionale. Ce cycle se divise en quatre grandes phases. Tout d’abord, il y a l’évaporation de l’eau de surface vers sa forme gazeuse qui, ensuite, créera de la condensation formant ainsi les nuages. Cette eau retourne éventuellement au sol sous forme de pluie ou de neige lors de la 3e phase: la précipitation. Une fois l'eau revenue au sol, il y a soit infiltration vers les nappes phréatiques ou ruissellement, par exemple, lorsque que l’eau atterrit sur des surfaces imperméables comme le béton, l'asphalte, les infrastructures, etc. Dans ce dernier cas, l’eau rejoindra éventuellement un cours d’eau, puis finira sa course dans la mer. 

Selon Olivier Kölmel, chargé de la campagne forêts et porte-parole chez Greenpeace Canada, nos lois ne sont pas suffisamment à jour pour permettre une protection adéquate de nos milieux naturels et de la biodiversité. Sachant que 25% des milieux naturels du monde se trouvent au Canada, nous avons un devoir et une responsabilité de protéger ces espaces pour assurer le maintien de la biodiversité et du cycle de l’eau. 

Vu leur importance pour la survie de toutes les espèces de la Terre, incluant l’humain, pourquoi tardons-nous à protéger de plus grandes portions du territoire québécois? M. Kölmel nous rappelle que nous avons tendance à nous écarter de la nature. Nous excluons l’humain de notre conception de la nature alors que nous en faisons partie et en dépendons directement pour assurer notre survie – non pas d’un point de vue d’exploitation des ressources, mais d’un point de vue de partie prenante de la biodiversité. 

Il ajoute ensuite que notre exploitation des ressources a dépassé les limites de la nature. Plutôt que de voir la nature comme un ensemble de fonctions interconnectées, nous fragmentons notre relation avec celle-ci. Un exemple concret serait notre manière d’exploiter les forêts au Canada. En coupant sans cesse et plus rapidement nos forêts, celles-ci se rajeunissent. Avant elles pouvaient atteindre 200 à 400 ans d’âge, mais maintenant, elles sont coupées à 40-50 ans et on limite les repousses aux 2 ou 3 essences que nous jugeons importantes commercialement. En plus de la perte directe de biodiversité engendrée par cette méthode, nous voyons apparaître des conséquences plus subtiles. Le caribou forestier ne peut se nourrir adéquatement que dans des forêts âgées de plus de 50 ans. En privant cette espèce emblématique de sa source idéale de nourriture, nous le vouons à disparaître 

En perdant toute cette biodiversité, nous perdons également la capacité de rétention d’eau de ces milieux naturels qui servent de zones tampons. Et les conséquences sont importantes. Entre 2017 et 2019, 314 municipalités ont été impactées par des inondations dont les coûts sont énormes, autant financiers que pour la santé et la sécurité de la population. 

Plusieurs solutions existent déjà pour réduire le ruissellement: plates-bandes récoltrices, barils de récupération d’eau de pluie, surfaces urbaines perméables qui permettent l’infiltration des eaux, etc. Ces infrastructures naturelles sont de plus en plus déployées dans les villes du Québec, mais M. Kölmel rappelle qu’il faut également revoir notre conception des infrastructures et considérer les infrastructures dites vertes comme des investissements plutôt qu’un coût pour la société. Un arbre, en grandissant, crée de la valeur. C’est tout le contraire pour les infrastructures grises, telles que les routes, qui ne font que se dégrader et nécessitent d’être continuellement réparées et entretenues. 

Il ajoute qu’il faut également revoir notre connexion à la nature et aux forêts où l’on trouve 80% de la vie terrestre. Les communautés locales et autochtones sont ainsi indispensables pour nous partager leurs savoirs et connaissances du territoire! Plusieurs groupes à la grandeur du Québec s’organisent pour la protection de leurs milieux naturels. Leurs préoccupations sont importantes pour l’ensemble de la collectivité, il faut absolument les écouter! 

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