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Eau Secours salue la fin de la fluoration de l’eau à Châteauguay

Châteauguay, le 22 mai 2019 – Le conseil municipal de Châteauguay a voté à l’unanimité lors de sa séance du 21 mai 2019 une résolution pour faire cesser la fluoration de l’eau potable de la municipalité. Cette victoire est le fruit de 8 ans de mobilisation du Comité de Citoyen(ne)s Châteauguay Sans Fluor et d’Eau Secours. La municipalité rejoint ainsi les plus de 80 municipalités québécoises qui ont rejeté la fluoration depuis les 20 dernières années grâce au travail d’Eau Secours, du Réseau Sans Fluor et des comités de citoyens locaux.

Châteauguay connaît une vive opposition à la fluoration de l’eau potable depuis 2011, où les citoyens et citoyennes s’inquiétaient des impacts potentiels de cette mesure sur la santé humaine et la santé des cours d’eau et des espèces aquatiques. Suite aux pressions exercées par le Comité de Citoyen(ne)s Châteauguay Sans Fluor et Eau Secours, le conseil municipal a accepté de se pencher sérieusement sur la question dans les derniers mois. Une résolution demandant l’abolition de la fluoration a été déposée et appuyée par une majorité de conseillers lors de la séance du 15 avril 2019, mais le maire de Châteauguay, M. Pierre-Paul Routhier, a apposé son véto pour empêcher son adoption.

Lors de la séance du conseil du 21 mai 2019, la résolution demandant l’arrêt de la fluoration fut de nouveau déposée par le conseiller du district de Le Moyne, M. Éric Allard, et adoptée cette fois-ci à l’unanimité. Selon M. Allard, il ne faisait aucun doute que cette mesure qui engendre des dépenses importantes de fonds publics et dont l’efficacité reste à prouver finirait par être abandonnée par la municipalité. « Enfin, c’est fait. Ce n’était pas normal que seulement 1% de tous les produits de la fluoration servaient à traiter les dents alors que l’ensemble de tous ces produits chimiques se retrouvait finalement dans la Rivière Châteauguay, » a expliqué M. Allard.

M. Jean-Yves McGee, responsable de la mobilisation citoyenne chez Eau Secours, était présent lors de l’adoption de la résolution. Il a tenu à féliciter les citoyens et citoyennes de Châteauguay qui se mobilisent depuis plus de 8 ans pour faire cesser la fluoration de leur eau potable. « Une fois de plus, je peux affirmer que l’action citoyenne et la détermination de ceux et celles qui acceptent de s’impliquer finit toujours par porter fruits. Un gros merci à tous et toutes qui ont persévéré pour permettre cette belle victoire, » s’est réjoui M. McGee.

La directrice générale d’Eau Secours, Mme Alice-Anne Simard, a aussi tenu à souligner cette victoire importante pour la protection de l’eau potable. « Je tiens à féliciter les citoyens et citoyennes de Châteauguay qui, au cours des dernières années, ont persisté dans leur revendication. Je tiens également à remercier les conseillers et la conseillère à l’origine de cette résolution. Enfin, Châteauguay rejoint des centaines de villes dans le monde qui ont dit non à cette mesure qui s’apparente à une forme de médication imposée, souvent sans le consentement libre et éclairé de la population, » a conclu Mme Simard.

À propos d’Eau Secours
Eau Secours, un organisme à but non lucratif fondé en 1997, a pour mission de promouvoir la protection et la gestion responsable de l’eau dans une perspective de santé environnementale, d’équité, d’accessibilité et de défense collective des droits de la population.
Petition

Eau Secours, Fondation Rivières et Nature Québec lancent une campagne pour arrêter les déversements d’eaux usées

Québec, le 26 novembre 2018 – Au lendemain des déversements de millions de litres d’eaux usées non-traitées par Longueuil et Shawinigan dans le fleuve Saint-Laurent et les rivières Shawinigan et Saint-Maurice, Eau Secours, la Fondation Rivières et Nature Québec lancent une campagne pour exhorter le gouvernement à mettre en place des solutions afin d’arrêter ces déversements et de mieux les encadrer s’ils sont absolument nécessaires.

« Les déversements d’eaux usées semblent être la norme au Québec et on sent que les gens sont vraiment découragés par la situation. Les élus nous disent que ces déversements sont inévitables, mais c’est faux. Plusieurs solutions existent; tout ce qu’il manque, c’est un peu de volonté politique », explique Alice-Anne Simard, directrice générale d’Eau Secours. Les solutions proposées par les groupes incluent la constitution par le gouvernement d’une équipe d’experts en gestion des eaux usées, un encadrement des 93 municipalités qui déversent constamment leurs eaux usées sans traitement, une interdiction formelle d’effectuer des déversements sans autorisation du ministère de l’Environnement, une amende imposée aux municipalités en fonction des volumes d’eaux usées déversés et des mesures d’aménagement du territoire qui s’attaquent au problème en amont, comme réduire l’imperméabilité des sols et aménager des infrastructures vertes.

Une pétition qui s’adresse à François Legault ainsi qu’aux deux ministres impliquées dans le dossier a été mise en ligne. Les écologistes invitent les différents appareils gouvernementaux à travailler en collaboration afin d’alléger les processus et de raccourcir les délais. « Il y a un manque de cohésion au sein du gouvernement. Présentement, c’est le ministère de l’Environnement qui récolte les données sur les déversements, mais c’est le ministère des Affaires municipales qui donne l’argent aux municipalités pour qu’elles se conforment au règlement. Le problème, c’est que les deux ne se parlent pas », déplore Alain Saladzius, président de la Fondation Rivières.

Dans les dernières années, Gatineau, Québec et Trois-Rivières ont chacune déversé des millions de litres d’eaux d’égout, en plus de Montréal qui en a déversé 5 milliards de litres lors du fameux flushgate de 2015. Même si ces déversements ont été largement médiatisés, ils ne sont que la pointe de l’iceberg : il y a eu 62 000 déversements au Québec en 2017, comparativement à 1 300 déversements en Ontario. « Le Québec a un sérieux problème et la situation ne s’améliore pas. Il n’y a eu aucune réduction des déversements depuis que des statistiques sont disponibles. C’est un manque de contrôle flagrant de la part du gouvernement du Québec! Il faut s’attaquer rapidement au problème, surtout que la CAQ a fait des promesses à ce sujet en campagne électorale », explique Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

Les groupes environnementaux s’inquiètent des impacts que ces déversements peuvent avoir sur les écosystèmes et la santé. Les eaux d’égout non-traitées causent des dommages aux espèces aquatiques, se répercutent dans la chaîne alimentaire et, dans certains cas, peuvent poser des risques pour les humains qui boivent l’eau des rivières et du fleuve Saint-Laurent où ces eaux usées sont déversées. « Le gouvernement doit changer les politiques qui permettent aux municipalités de polluer nos cours d’eau. Sans oublier que les déversements pourraient devenir plus fréquents à cause du vieillissement des infrastructures et des changements climatiques. On veut donc que le gouvernement agisse rapidement avant que la situation empire », conclut Mme Simard.