La Ville de Montréal demande une gestion plus transparente de l'eau

La Ville de Montréal ajoute sa voix à celles de plusieurs autres municipalités pour demander que les données de prélèvements d’eau soient rendues publiques

2 novembre 2022

La Ville de Montréal a adopté, le lundi 24 octobre dernier, une résolution lors de son conseil municipal demandant au gouvernement du Québec de “prioriser une gestion durable et transparente de l’eau en modifiant le cadre juridique de manière à conférer explicitement un caractère public aux données relatives à tous les prélèvements d’eau déclarés au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.”

À l’instar de Montréal, Rivière-du-loup et Roberval ont adopté une résolution dans le même sens, la même journée. Ces 3 municipalités ont ainsi joint leur voix à celles des MRC de Soulange-Vaudreuil, de Matawinie et de Rouville ainsi que celles des municipalités de Saint-Élie-de-Caxton, Roberval et Saint-Gabriel-Lalemant qui ont toutes adopté des résolutions pour demander plus de transparence au cours des dernières semaines. 

Eau Secours et le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) invitent les acteurs municipaux à suivre le leadership de ces municipalités en adoptant à leur tour une résolution similaire demandant au gouvernement du Québec de lever le secret sur les prélèvements d’eau. Rappelons qu’en juin dernier, l’Assemblée nationale a adopté une motion réitérant que «la gestion durable de l’eau repose sur la transparence» et invitant à une réflexion sur une modification du cadre juridique pour que les informations sur les quantités d’eau prélevées aient un caractère public.

Envoyez le modèle de résolution à votre municipalité dès maintenant pour l’inviter à demander au gouvernement une meilleure gestion de l’eau et de respecter sa promesse de revoir les mécanismes liés à celle-ci pour assurer plus de transparence.

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Vidéo: L’industrie minière et ses impacts sur l’eau | Vire au vert

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26 septembre 2022

Selon un sondage de la firme Léger commandé par la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine (QMM), 79% des Québécoises et Québécois de partout dans la province affirment qu’il faut prioriser l’environnement et la santé même si cela signifie que certains projets miniers devront cesser leurs opérations. Selon ce même sondage, 68% de la population estiment que l’industrie minière engendre des impacts négatifs importants sur l’environnement. Or, le gouvernement du Québec, avec son Plan pour la valorisation des minéraux critiques et stratégiques a lancé la province dans une course au développement minier pour alimenter la transition énergétique. Comment donc marier cette ambition de développement de l’industrie minière avec la protection de l’eau douce et des milieux naturels qui l’abritent?

Un moratoire demandé

Selon Rodrigue Turgeon, co-directeur de MiningWatch Canada et co-porte-parole de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine (QMM), la population sent déjà la pression de l’industrie minière sur leur territoire puisqu’on observe un véritable boom minier dans le sud du Québec qui touche nommément, l’Outaouais, les Laurentides, Lanaudière et la Mauricie. Une explosion de claims miniers mène déjà à des conflits d’usages dans plusieurs régions. Il ajoute qu’il faut absolument accorder le droit aux municipalités et aux communautés autochtones de désigner des territoires qui sont incompatibles avec l’industrie minière parce qu’une fois qu’un claim est accordé, il est pratiquement immuable. Ce sont ces communautés qui seront directement impactés par les activités minières, donc elles doivent être consultées. C’est pour cette raison que la Coalition QMM demande un moratoire sur les claims miniers afin de revoir la façon qu’ils sont octroyés à l’industrie minière. 

Mine pas notre esker

Les eskers sont des formations géologiques exceptionnelles où l’on retrouve une riche biodiversité et qui fournissent une eau d’une grande pureté. Selon M. Turgeon, 60% des eskers de l’Abitibi-Témiscamingue sont couverts par des claims miniers. Ces endroits uniques et très importants doivent être protégés intégralement selon lui, d’autant plus, qu’ils ne représentent que 7% du territoire de la région. Mais leur protection n’est pas possible dans le contexte actuel puisque c’est contraire au principe inscrit dans la loi qui accorde la préséance à l’industrie minière sur les autres modes d’occupation du territoire. Plusieurs municipalités militent d’ailleurs déjà pour plus de contrôle sur la gestion du territoire.

Les impacts de l’industrie minière sur l’eau et l’environnement

Lorsqu’on répertorie les impacts environnementaux de l’industrie minière, il faut absolument regarder le cycle minier au complet, de la phase d’exploration jusqu’au recyclage des métaux. M. Turgeon rappelle que chacune de ces phases présente une probabilité de contamination de l’environnement et de l’eau. Le processus même d’extraction des minerais fait remonter à la surface plusieurs métaux lourds qui sont très néfastes. La phase du recyclage n’est pas non plus sans ses problèmes, pensons notamment à la Fonderie Horne qui rejette des quantités inacceptables de plusieurs contaminants dans l’air et dans l’eau. 

Des déchets miniers problématiques

Un des gros défis de l’industrie minière est la gestion des déchets miniers selon Ugo Lapointe, co-porte-parole de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine. Pour chaque tonne de matière extraite du sol, une quantité incroyable de résidus miniers sont produits. La proportion de matière extraite par rapport aux déchets produits varie selon la matière, passant par exemple de 1 pour 6 pour le fer, à 1 pour 40 pour le lithium ou le graphite – essentiels pour les batteries. Pour l’or, on parle d’un rapport de 1 pour 1 million! Il faut donc produire une tonne de déchets miniers pour produire 1 gramme d’or. D’ailleurs, M. Lapointe rappelle qu’actuellement, 2 mines sur 3 au Québec sont des mines d’or.

Une fois ces déchets miniers produits, qui contiennent de nombreux contaminants, ils doivent être gérés et stockés de façon responsable. Récemment, Québec a permis à des minières de détruire des lacs et cours d’eau afin d’y entreposer leurs déchets miniers. Selon M. Lapointe, ceci est une pratique digne du 19e siècle qu’il faut absolument stopper avant qu’elle ne devienne courante. D’autant plus que cette pratique n’a pour seul objectif de sauver de l’argent à la minière qui préfère utiliser un “trou” existant plutôt que de construire des digues coûteuses, mais qui sont plus responsables et respectueux des milieux naturels.  

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Accès aux données sur l’eau: Saint-Élie-de-Caxton adopte une résolution pour demander plus de transparence

25 septembre 2022

Le 6 septembre dernier, la municipalité de Saint-Élie-de-Caxton a adopté une résolution demandant au gouvernement du Québec de prioriser une gestion durable et transparente de l’eau en modifiant le cadre juridique de manière à conférer explicitement un caractère public aux données relatives à tous les prélèvements d’eau
déclarés au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).

Consultez le procès verbal du conseil municipal de Saint-Élie-de-Caxton en cliquant ici…

La municipalité joint sa voix à celles des 23 municipalités de la MRC Vaudreuil-Soulange qui a adopté une résolution similaire en août dernier. 

Rappelons qu’au Québec, la gestion durable de l’eau repose sur une approche intégrée et participative qui ne peut être mise en œuvre de manière efficace sans l’accès du public à ces données importantes. Dans le contexte actuel, le public est empêché de connaître notamment les effets cumulatifs de ces prélèvements sur la ressource.

D’ailleurs, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, le 1er juin dernier, une motion rappelant que «la gestion durable de l’eau repose sur la transparence» et invitant à une réflexion sur une modification du cadre juridique pour que les informations sur les quantités d’eau prélevées aient un caractère public.

Aidez-nous à rappeler au gouvernement cet engagement pré-électoral pour qu’il le concrétise dans les plus brefs délais. Envoyez le modèle de résolution préparé par le Centre québécois du droit de l’environnement à votre élu(e) municipal dès maintenant afin que votre municipalité prenne position pour plus de transparence dans la gestion de l’eau. 

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Vidéo: L’accès public à nos plans d’eau | Vire au vert

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23 septembre 2022

Le Québec regorge de plans d’eau! Cependant, comment se fait-il que la population ait de plus en plus de difficulté à y accéder? André Bélanger, directeur général de la Fondation Rivières, explique que plus on s’approche des grands centres, plus il est difficile de trouver un accès public à un plan d’eau. Il faut savoir que les plans d’eau et leurs berges sont publics, et donc théoriquement accessibles à toutes et tous, mais le paradoxe se trouve dans la possibilité de restreindre l’accès en privatisant tous les terrains autour de l’étendue d’eau. Cette situation fait en sorte que la majorité des accès sont devenus privés, là exactement, où se trouvent la majorité des personnes désirant accéder à l’eau. Ce phénomène est parfois déclenché par un désir de protection des plans d’eau par des municipalités qui voient l’affluence augmenter. L’objectif est souvent de protéger les écosystèmes et de favoriser l’accès à leur résidants. 

Une problématique complexe

Or, selon M. Bélanger, la situation est d’autant plus complexe puisqu’on ne peut plus simplement rouvrir ces accès-là de manière débridée étant donné que le cadre législatif actuel n’est pas à jour. Présentement, il n’y a aucune réglementation qui limite la vitesse des bateaux, qui limite le nombre de bateaux ou qui vise à réduire l’impact sur l’environnement des embarcations. Il faut donc s’attaquer à ce renouvellement du cadre législatif tout en travaillant à améliorer les accès publics aux plans d’eau. 

Ceci passe inévitablement par un recadrage du débat public selon la Fondation Rivières. Par exemple, M. Bélanger explique qu’il faut voir une rivière comme on voit les rues d’aujourd’hui en ville: une zone protégée pour les piétons, une zone pour les vélos et une zone pour les autos. Appliqué à une rivière, nous aurions une zone pour les nageurs, une zone pour les embarcations légères et une autre pour les bateaux à moteur. Comment y arriver? Afin que cette cohabitation soit possible et que le partage des cours d’eau soit amélioré, il faut changer les lois au niveau fédéral et provincial. Ces changements devront obligatoirement prendre en compte les impacts des activités sur la qualité de l’eau précise M. Bélanger. Plusieurs activités, qui ne sont actuellement pas réglementées, ont de graves impacts sur la santé des plans d’eau. On peut penser notamment aux bateaux pour faire du wakeboard qui créent de grosses vagues artificielles et qui peuvent accélérer dangereusement l’érosion des berges s’ils ne restent pas au centre du cours d’eau. Cette érosion à des conséquences désastreuses menant à la libération de phosphore, la création d’algues bleues et éventuellement au vieillissement prématuré du lac. 

L’eau est-elle assez propre pour se baigner?

La qualité des plans d’eau du Québec s’est grandement améliorée depuis les 40 dernières années, au point où M. Bélanger affirme que c’est un mythe cette idée de cours d’eau impropres à la baignade! Le Québec s’est massivement doté de services d’assainissement des eaux qui ont grandement amélioré la qualité des milieux hydriques. Ce qui fait qu’à beaucoup d’endroits, l’eau est de très bonne qualité, pendant l’été. D’ailleurs, la Fondation Rivières suit la qualité de l’eau dans 51 lieux autour de Montréal depuis 20 ans et à trouvé qu’à 50 de ces endroits, l’eau est toujours bonne pour la baignade! À l’automne et au printemps c’est moins sûr puisque la principale source de contamination vient des déversements d’eau usés. L’eau est de meilleure qualité qu’on ne le croit, il faut se la réapproprier. 

Comment bonifier l’accès public aux plans d’eau? 

Pour les municipalités désirant ouvrir des accès pour la baignade, la première étape est de faire une évaluation de la baignabilité, soit de regarder s’il y a des risques, s’il y a un potentiel et quels seraient les protocoles pour la population. La Fondation Rivières accompagne d’ailleurs plusieurs municipalités dans ce processus. 

Du côté de la population, pour faire pression auprès des gouvernements, on peut organiser ou participer au Grand Splash. Ces événements de réappropriation de nos cours d’eau servent à envoyer un message clair au gouvernement du Québec et, par le fait même, à mobiliser les municipalités pour qu’elles s’engagent également à lutter pour améliorer l’accès aux plans d’eau. 

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