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Communiqué: Cinq organismes demandent au ministre de soustraire l’entièreté des 5161 claimes miniers affectant les eskers de l’Abitibi-Témiscamingue

Cinq organismes régionaux et nationaux unissent leurs voix pour demander au ministre de l’Énergie et des ressources naturelles de mettre fin aux activités minières sur les 5161 claims couvrant entièrement ou en partie l’ensemble des eskers de la région de l’Abitibi-Témiscamingue et de soustraire sans délai les activités minières sur les eskers ne faisant actuellement pas l’objet de titres miniers.

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Eau Secours s’inquiète des lacunes de l’évaluation d’impacts environnementaux en lien avec la contamination en arsenic des eaux engendrée par le Projet de mine de lithium Baie James de Galaxy Lithium

Dans une lettre envoyée à l’Agence d’évaluation d’impact du Canada, Eau Secours partage ses inquiétudes en ce qui concerne la gestion de la contamination en arsenic des eaux de la fosse qui serait engendrée par le Projet de mine de lithium Baie James de Galaxy Lithium (Canada) Inc.

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Des mines aux véhicules électriques: 3 conditions pour que l’électrification ait meilleure mine

Alors que Québec et Ottawa prévoient des plans de relance de plusieurs milliards visant notamment à accroître l’extraction minière pour alimenter une filière de batteries, nous appelons nos gouvernements à mettre en place toutes les réformes nécessaires pour ne pas miner la mobilité durable.

Pour une relance juste et verte de l’économie, les gouvernements doivent prioriser des stratégies qui visent à la fois la réduction des gaz à effet de serre (GES) et la réduction de l’empreinte environnementale de l’utilisation des ressources.

Au Québec, les constats de l’État de l’énergie 2020 sont clairs : pour faire face à l’urgence climatique, nous devons électrifier une partie, sinon la totalité du secteur des transports. Il s’agit du plus grand émetteur de GES (43%).

Or, un constat s’impose : l’électrification des véhicules, combinée à l’expansion croissante du parc automobile, entraîne une augmentation importante de l’utilisation des ressources.

1 – Réduction à la source : réduire l’auto solo

Électrique ou non, un véhicule moyen contient l’équivalent de 10 000 téléphones cellulaires en minéraux et matériaux de toutes sortes. À cela s’ajoutent tous les matériaux nécessaires à la construction et à l’entretien des réseaux routiers. De récentes études indiquent que les véhicules sont également une source majeure de microplastiques dans l’environnement.

Avec près de 5,5 millions de véhicules au Québec, dont 41% de gros véhicules (camionnettes, VUS, etc.), le parc automobile croît à un rythme insoutenable; il dépasse de loin le taux de croissance de la population.

Et la pandémie n’a pas aidé à ralentir cette tendance, au contraire.

De manière prioritaire, Québec et Ottawa doivent non seulement investir dans le recyclage et l’économie circulaire des métaux et des minéraux utilisés dans les transports, mais ils doivent surtout s’attaquer à la surcroissance du nombre de véhicules sur nos routes.

Dans un récent rapport, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) presse justement tous les États du G7 à en faire davantage pour réduire l’empreinte globale de leur parc automobile.

Plusieurs organismes oeuvrant en mobilité durable demandent des actions en ce sens au Québec, dont l’Alliance Transit, Équiterre, le G15+, Trajectoire Québec et Vivre en Ville.

Les solutions sont connues, mais le gouvernement doit accélérer leur application: limiter drastiquement l’étalement urbain, accroître les diverses formes de transport collectif et actif, resserrer la réglementation entourant la publicité automobile, et surtout, de réelles mesures d’écofiscalité telles que des redevances-remises (bonus-malus) pour décourager l’achat de véhicules énergivores et réduire l’auto solo.

2 – Encadrement environnemental des mines

Une relance propre doit aussi passer par des réformes du secteur minier, premier maillon de la chaîne des batteries et des véhicules électriques.

On ne peut prétendre au développement d’une « filière verte » si l’un des maillons de la chaîne ne l’est pas.

Les plus récentes statistiques disponibles indiquent que l’extraction minière génère des quantités phénoménales de déchets solides au Québec, en augmentation de 300% depuis 15 ans.

Le secteur minier représente aujourd’hui de loin la principale source de déchets solides au Québec, soit plus de 20 fois la quantité de déchets domestiques destinés à l’enfouissement chaque année. 

En 2017, Environnement Canada révélait que 76% des mines de métaux au pays occasionnaient des impacts sur l’eau et les milieux aquatiques.

En 2019, la Commissaire à l’environnement déplorait des lacunes majeures dans l’application des lois régissant les polluants miniers.

Au Québec, alors que les coûts associés au nettoyage des sites miniers abandonnés dépassent déjà les 1,2 milliard de dollars, plusieurs projets suscitent actuellement des préoccupations majeures.

À titre d’exemples, Champion Iron et Rose Lithium proposent de sacrifier des lacs, notamment pour disposer des déchets miniers. Sayona Mining Lithium propose une mine à proximité d’une eau de source naturelle d’une grande pureté (la même qui alimente les eaux Eska). Nouveau Monde Graphite et Canada Carbon proposent des mines à ciel ouvert au cœur de milieux récréotouristiques hautement valorisés. Pour leur part, North American Lithium et Tata Steel ont toutes deux occasionné des déversements d’eaux contaminées sans subir de sanctions pénales à ce jour.

Québec doit être exemplaire et colmater les trous dans ses lois actuelles, notamment pour exiger que tout nouveau projet minier passe par une évaluation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Québec doit renforcer la simple directive environnementale (Directive 019) en un règlement contraignant qui a force de loi. Le principe pollueur-payeur doit également guider l’action du gouvernement.

3 – Acceptabilité sociale et Loi sur les mines

Le Québec est toujours sous l’égide d’une Loi sur les mines dont le principe du « free mining » demeure largement intact. D’un simple clic en ligne, n’importe qui peut acquérir, encore aujourd’hui, un claim minier sur le territoire du Québec avec moins de 35$.

Ce principe colonial qui remonte au 19e siècle nuit à l’acceptabilité sociale et au respect des populations locales. Il nuit à l’aménagement intégré du territoire et à la protection des milieux sensibles.

Des 37 MRC et villes qui ont demandé la mise en place de Territoires incompatibles avec l’activité minière (TIAM) depuis leur mise en place en 2016, à peine 30% ont réussi, faute de souplesse de Québec et de la loi.

À titre d’exemples: la MRC de Coaticook a été incapable de protéger les monts Sutton et Hereford, pourtant prisés pour le plein air et leurs paysages culturels; la MRC du Rocher-Percé n’a pu protéger que 6.1% de son territoire; la MRC de Papineau, le « Pays de l’or vert », est actuellement incapable de protéger des lacs valorisés pour l’économie récréotouristique; et en 2019, la petite municipalité de Grenville-sur-la-Rouge a dû se défendre face à une poursuite de 96 millions d’une minière qui contestait son droit de protéger son territoire.

Québec doit poursuivre son engagement à revoir la désuète Loi sur les mines afin qu’elle soit désormais assujettie à la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, et non l’inverse. Québec doit également élargir les critères d’application des Territoires incompatibles avec l’activité minière, tout en s’assurant du respect des populations locales et des droits autochtones.

Et après les déboires financiers de nombreux projets ces dernières années, Québec doit aussi revoir ses critères d’investissement responsable afin d’éviter d’autres gaspillages de fonds publics dans des projets miniers mal ficelés sur les plans social, environnemental et économique.

En somme, la crédibilité environnementale d’une éventuelle filière québécoise de batteries et de véhicules électriques dépend de ces réformes. Ne pas agir en prétendant faire déjà mieux que la Chine ou que d’autres « États voyous », un argument souvent avancé par l’industrie, ne serait pas acceptable. Cette logique du nivellement vers le bas nous conduirait droit dans le mur.

* Signataires (ordre alphabétique): Tom Arnold, Maire de Grenville-sur-la-Rouge; Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ; Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace; Alain Branchaud, Directeur général pour la Société de la nature et les parcs (SNAP-Québec); Gilles Cartier, Association pour la protection du Lac Taureau; Diego Creimer, directeur par intérim à la Fondation David Suzuki; Christian Daigle, président général du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ); Sarah V. Doyon, directrice générale à Trajectoire Québec; Normand Éthier, porte-parole SOS Grenville-sur-la-Rouge; Henri Jacob, Action Boréale; Dmitri Kharitidi, COPH; Pierre Langlois (Ph.D), Consultant en mobilité durable et en électrification des transports;  Ugo Lapointe, coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine et coordonnateur à MiningWatch Canada; Benoit Lauzon, Préfet de la MRC de Papineau; Marc Nantel, Regroupement Vigilance Mines  Abitibi et Témiscamingue (REVIMAT); Isabel Orellana, directrice du Centre de recherche en éducation et formation à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’Université du Québec à Montréal; Rébecca Pétrin, directrice d’Eau Secours; Michel Picard, professeur honoraire à l’Université de Montréal et responsable à l’Association de Loisirs, Chasse et Pêche Opwaiak; Éric Pineault, professeur à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Montréal; Alain Saladzius, président de Fondation Rivières; Alice-Anne Simard, directrice générale à Nature Québec; Colleen Thorpe, directrice générale d’Équiterre; Rodrigue Turgeon, coporte-parole du Comité citoyen de protection de l’esker.

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Lacs menacés par une mine : Une coalition appelle Québec à agir

Jeudi, 13 août 2020. Une coalition d’organismes citoyens et environnementaux appelle Québec à agir pour prévenir la destruction de 8 lacs et d’une dizaine de cours d’eau pour l’entreposage de déchets miniers à la mine Lac Bloom, dans le nord du Québec.

Dans une lettre acheminée en début de semaine au ministre de l’Environnement, Monsieur Benoît Charette, les organismes affirment que le projet de la minière australienne Champion Iron est inacceptable dans sa forme actuelle. Ils craignent un dangereux précédent, alors que d’autres solutions existent.  

Ils appellent Québec à exiger des modifications au projet et à maintenir sa position historique d’interdire le remplissage de lacs pour l’entreposage de déchets miniers sur son territoire. Les organismes appréhendent  également des déversements de résidus miniers, la contamination de l’eau et les impacts sur la biodiversité. Le projet vise à disposer, à perpétuité, de 872 millions de tonnes de déchets miniers additionnels, soit près du triple du volume autorisé en vertu du permis actuel.

Retourner les résidus dans les fosses excavées

« Québec doit exiger de bonnes pratiques environnementales, notamment le remblaiement complet des fosses à ciel ouvert pour réduire l’empreinte en surface. Cela permettrait d’éviter la destruction de lacs et réduirait d’autant les risques de déversements accidentels », affirme Ugo Lapointe, cofondateur de la Coalition Québec meilleure mine et coordonnateur à MiningWatch Canada.

Le remplissage des fosses minières est une pratique de plus en plus répandue au Québec et à l’international. Les organismes dénoncent le refus actuel du promoteur de considérer cette avenue sur la base de considérations techniques et économiques. Ils lui demandent de reconsidérer cette position. Ils appellent Québec à exiger de nouvelles études détaillées pour des scénarios d’entreposage des résidus dans les fosses. Ils demandent que ces études, fondamentales, soient déposées avant la tenue d’un BAPE.

Rébecca Pétrin d’Eau Secours: « Aucune marge de profit ne justifie de sacrifier les lacs pour y déposer des déchets miniers. Québec doit intervenir pour interdire clairement ce type de pratique sur son territoire ».

« Québec doit aussi exiger le traitement complet des eaux usées en visant les objectifs de protection environnementale adaptés au milieu et aux technologies disponibles, et évidemment interdire la dilution de polluants dans les eaux naturelles », insiste Marc Fafard de SISUR, à Sept-Îles, et actuel président de l’Organisme de bassins versants Duplessis.

Les citoyens et les organismes ont jusqu’au lundi, 24 août 2020, pour acheminer leur demande d’examen de ce projet par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement du Québec. Les organismes signataires de la lettre en ont déjà fait la demande. 

Les organismes signataires incluent notamment: la Coalition Québec meilleure mine, Eau Secours, Fondation Rivières, Fondation David Suzuki, Greenpeace Canada, MiningWatch Canada, Nature Québec, Regroupement vigilance mines de l’Abitibi-Témiscamingue, SISUR à Sept-Îles et la Société pour la nature et les parcs (SNAP-Québec).

Pour information :

Rébecca Pétrin, Eau Secours, 514-246-9075

Alain Saladzius, Fondation Rivières, 514 924-2013

Marc Fafard, SISUR à Sept-Îles, 418-961-3517

Diego Creimer, Fondation David Suzuki, 514-999-6743

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Sayona Mining ne pourra pas contourner la loi : Victoire pour la mobilisation citoyenne!

Québec, le 5 mars 2019 – Une coalition de citoyens, de scientifiques et d’organismes environnementaux se dit satisfaite de la décision annoncée aujourd’hui par le ministre de l’environnement, M. Benoit Charrette, d’appliquer la loi et d’exiger des consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour le projet de le minière Sayona Mining.

« L’annonce d’aujourd’hui est une victoire pour le droit environnemental au Québec, et surtout, une victoire pour la mobilisation citoyenne. La population pourra enfin poser ses questions et partager ses préoccupations dans le cadre de consultations publiques menées par le BAPE » se réjouit Rodrigue Turgeon du Comité citoyen pour la protection de l’esker.

Alice-Anne Simard, directrice générale d’Eau Secours : « Voilà près d’un an que les citoyen-ne-s en Abitibi mènent ce combat pour protéger leur eau face à une minière australienne qui a tout essayé pour contourner la loi. Cette mobilisation citoyenne sans précédent pour la protection de la meilleure eau potable du monde est une véritable source d’inspiration ».

Raôul Duguay, poète, chanteur et porteur d’eau national des comités pour la protection de l’esker : « Plus de 30 000 citoyen-ne-s, dont une soixantaine d’artistes, chantent victoire et lèvent leur verre à cette décision et à l’esker ! ».

Ugo Lapointe de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine : « La décision d’aujourd’hui envoie un signal clair à l’ensemble de l’industrie : il n’est pas possible de contourner la loi en présentant des projets tout juste sous la barre des limites règlementaires ».

Le 26 février dernier, l’avocat de M. Turgeon, Me Marc Bishai, a envoyé une mise en demeure au ministre pour qu’il applique la loi et exige un BAPE pour ce projet, puisque excédant la limite règlementaire d’une « capacité d’extraction » de 2000 tonnes par jour. Me Bishai, de Michel Bélanger Avocats: « La décision d’aujourd’hui donne raison à l’interprétation que nous faisions de la loi ».

Sidney Ribaud d’Équiterre : « Nous sommes satisfaits que le ministre n’ait pas cédé face aux pressions de la minière. La mobilisation citoyenne a porté fruits. C’est un signal fort envoyé à l’industrie : la protection de l’environnement n’est pas négociable ».

Christian Simard de Nature Québec : « Toute la saga de Sayona Mining soulève tout de même une question de fond non réglée au Québec : Toute mine devrait être assujettie à un examen environnemental complet et des consultations du BAPE, comme cela se fait déjà ailleurs au pays. Ça éviterait de longs et coûteux débats publics… et juridiques ».

Rappelons que la minière australienne propose une mine de lithium à ciel ouvert de 1km de longueur qui produirait plus de 80 millions de tonnes de déchets miniers dans un milieu sensible, à proximité de nombreux lacs et cours d’eau, dont un esker d’eau de source naturelle d’une grande réputation internationale — la même qui alimente l’eau Eska. Plus de cent (100) personnalités et organismes citoyens, scientifiques et environnementaux, de même que tous les partis d’opposition, et tous élus régionaux, dont deux députés caquistes, s’étaient prononcés en faveur d’un examen du BAPE.